Si tu pensais que les romans sur les tourments existentiels étaient forcément ennuyeux, Les Deux Étendards de Lucien Rebatet est là pour te rappeler qu’avec 1200 pages de rivalité intellectuelle, amoureuse et spirituelle, tu risques de sortir de là un peu sonné… mais conquis.
L’histoire suit Michel, un jeune provincial pétri d’ambition littéraire, qui débarque à Lyon et se retrouve pris dans un triangle passionnel et idéologique entre Régis, fervent catholique, et Anne-Marie, une femme à la fois inaccessible et magnétique. L’amour, la foi, l’athéisme, la création artistique… tout s’entrechoque dans un combat d’idées où chaque personnage incarne un absolu.
Le gros point fort ? C’est une œuvre-monstre, exigeante et d’une richesse intellectuelle impressionnante. Rebatet, malgré sa sulfureuse réputation, y déploie un style éblouissant, à la fois lyrique et tranchant, où la tension dramatique repose autant sur les joutes philosophiques que sur les déchirements sentimentaux. C’est dense, mais d’une puissance rare.
Le hic ? C’est… long. Et parfois, Rebatet, emporté par son propre souffle, nous assomme avec des débats qui semblent ne jamais finir. Les personnages, bien que fascinants, flirtent souvent avec la posture idéologique plus qu’avec une véritable humanité, et certaines pages donnent l’impression de lire une thèse plus qu’un roman.
Bref, Les Deux Étendards, c’est un monument littéraire intense, où amour et métaphysique se livrent un combat sans merci, mais qui demande une endurance certaine pour être pleinement savouré. À lire si tu veux une grande fresque intellectuelle et passionnelle… mais prépare-toi à un voyage littéraire où chaque page est un duel.