On peut dire que cette fois, Tolkien s'est montré sans compassion pour ses personnages, très peu d'entre eux survivent au roman, et pratiquement aucun ne survit au Silmarrion. La souffrance des personnages est parfaitement retranscrite dans cette adaptation d'un court passage développé du Silmarrion, qui à la base était un très grand poème se comptant en milliers de vers.
L'histoire débute vraiment quand Hurin, puissant chef militaire humain, est capturé par Morgoth à la fin de la bataille des larmes innombrables afin de couvrir la fuite de son ami le roi Turgon.
Il défie alors Morgoth/Melkor au lieu de se soumettre à lui, déclenchant la malédiction des enfants de Hurin sur son fils Turin et sur sa fille Nienör, les condamnant à une vie d'échec, de désespoir et d'errance. Turin est alors envoyé à Nargothrond par sa mère et y est éduqué par les elfes jusqu'à ce que la malédiction de Morgoth prenne effet...
Je n'ai jamais vu un roman d'héroïc fantasy ressemblant autant à une tragédie gréco-romaine. On y retrouve d'entrée la fatalité, ne laissant aucun espoir sur le sort des personnages. Une ambiance constituée principalement de noirceur et de désespoir, mais aussi d'épopée. D'une certaine façon, ce roman est la biographie de Turin qui ne cessera de changer de nom afin de fuir son horrible destin.