On ne sait pas si Molière fait preuve ou pas de phallocratie dans cette pièce car il ne franchit jamais la limite qui aurait permis de l'affirmer de manière catégorique. Il nous laisse sur une ambiguïté en ce qui concerne l'éducation des femmes.
Mais une chose qu'est sûre, c'est qu'il se fout complètement de la gueule des pédants, de ce qu'on appelle aujourd'hui les pseudo-intellectuels qui prennent des poses pour faire croire qu'ils sont au-dessus de la mêlée, qu'ils se nourrissent de cette pseudo-intellectualité ou qu'ils nourrissent cette dernière...
Quant au schéma autour ce sujet, c'est le même que celui de pratiquement toutes les pièces de Molière, avec des petites différences dans les variantes : un type neuneu écrasé par une femme ayant un fort caractère, un des parents qui veut imposer un mariage de "prestige" à un de ses gosses et puis au final un mariage d'amour... Pratiquement rien de nouveau à l'horizon de ce côté-là...
Non, ce qui fait la valeur d'une pièce de Molière, ce n'est pas le schéma quasi-habituel, ce sont les détails qui émaillent ce dernier, la chair sur l'ossature... Par exemple, mettre une cougar érotomane avec le personnage de Bélise, franchement c'est excellent (dommage que cette caractéristique ne soit qu'utilisée au début !!!), ou encore ce dialogue de fous, entre les deux pédants que sont Trissotin et Vadius, qui commence par un beau cirage de pompes en bonne et due forme pour finir en véritable pugilat verbal, qui est sans conteste la scène la plus drôle de toute la pièce...