Si j'étais une feu-meu j'serais une salope matérialiste
Si vous êtes parisiens ou que vous êtes malheureusement un habitant hors-IDF, ou pire encore que vous avez fait des études en littérature, vous devriez sûrement reconnaitre les fameux spécimens dont je vais faire le portrait.
Les Fleurs du mal, c'est un mode de vie. C'est un peu une Bible, que des lycéens qui fument des clopes roulées ou des blunts à la rose le tout vêtu de sarouels suivent à la lettre. Des sortes d'apôtres qui sèchent les cours pour s'asseoir sur les quais de Seine avec une bouteille de rosé et sans doute du Chopin en fond sonore pour mieux apprécier la lecture de "L'albatros".
Ils se tailleront également les veines en hurlant sur des prods émo "L'alchimie de la douleur" ; et ce sont aussi certainement les mêmes qui feront des covers sur Youtube de "Danse Macabre". Cette aesthetic est tout droit sortie de tumblr, vous ne pourrez l’apprécier qu’accompagnée d’un bon verre de vin blanc, ou de dirty sprite, au choix.
En somme, lire du Baudelaire, c'est surtout montrer qu'on lit du Baudelaire. Et rien d'autre. Après tout qu'en a-t-on à foutre des jérémiades de l'autre pisseuse à la masculinité fragile (je vous laisse lire "La Pipe") ?
Le savoir est une arme, je suis calibré, je ne lis pas de bouquin
Baudelaire est un mauvais poète. Mais cela n'est pas grave, hamdoullah, car personne ne le lit. En effet, cela pour plusieurs raisons :
- La littérature est inintéressante en 2018. Elle ne sert strictement à rien, et elle n'apporte plus rien dans notre société post-moderne. En effet, les écrits de Booba, de Mobb Deep et consorts ont rendu la littérature classique totalement obsolète, en plus de dépasser le niveau technique des gens de cette période.
- C'est en fait la seule raison de la liste, afin de dénoncer les effets d'une perte de hype c'est plus crédible sur sens critique qu'une simple phrase, mais ça je le dis dans mes livres.
Est-ce le game ou la gay pride ?
Mais alors, pourquoi toutes les crypto-putes séropositives aiment-elles lire Baudelaire en fumant des Amsterdamer ?
Après cette accroche digne des plus grands reportages de guerre vendus pour Euronews, nous allons répondre à cette question.
Tout d'abord, un des grands thèmes des fleurs du mal est la mort. Bien sûr, les meufs de notre génération, aimant se faire passer pour des meufs au passé sombre (alors qu'elles se sont juste fait jeter par le premier iencli de leur classe de terminale L), aiment parler de la mort pour passer pour de sombres catins au destin funeste, ne connaissant ni la peur de la mort, ni la joie.
Les fans de Damso et les fans de Baudelaire ont un grand point commun : ils aiment juger les œuvres en fonction du côté bresom. Si Damso, lui, faisait totalement bander son public de iencli en parlant de viol sur sa mère, Baudelaire, lui, donne donc le barreau à ses ienclis de fans en parlant de nécrophilie.
On est ainsi tentés de s’interroger sur les tendances nécrophiles émanant de l’œuvre de Baudelaire, et la hype qui les entourent, comme si notre société semblait tout à fait légitimer ces divergences abjectes.
Allez salut, salope, j'me casse fuck et j'me rhabille, wouh ! j'en ai marre d'être nécrophile
En plus il faut savoir que Baudelaire a influencé Verlaine, je vous laisse en déduire ce qu’il faut en déduire…
(j’ai pas lu mdr)