Roman policier, exposition de thèses philosophico-religieuse, chroniques de vies emplies de désespoir, considérations sur l'être humain... on trouve un nombre important de sujets hautement abordés dans ce chef d'œuvre de Dostoïevski.

L'auteur n'hésite pas à incorporer nombre de trames parallèles à l'histoire principale, trames trouvant ou non leurs dénouements propres. La réussite vient de la cohérence que forme pourtant cet ensemble disparate qui procure une variété inouïe à ce récit de près de 900 pages.
L'histoire d'Ilioucha , celle du staretz Zossime n'en sont que des exemples frappants.
Et l'auteur de nous montrer sa vision de la jeunesse censée redorer l'image du peuple russe, lui donner un nouvel élan sur des bases chrétiennes, pieuses. C'est ainsi qu'Aliocha représente en tant que frère cadet le futur de la Russie (au point qu'une suite au roman devait raconter son périple à venir). Lui qui vient après l'impétueux Dmitri et l'intelligent Ivan. Le premier finit condamné au bagne quand le second plonge dans la folie a force de dilemmes moraux et spirituels.

Car la réflexion est l'élément majeur des Frères Karamazov. Les questionnements se suivent sur la liberté, la décadence et l'immoralité de la société russe, la religion, le socialisme... Que l'on soit ou non d'accord avec l'auteur on prend beaucoup de plaisir à découvrir des idées formidablement exposées.

Et puis comment ne pas parler du genre policier finalement parfaitement mis en valeur ici avec des phases d'interrogatoire passionnantes et un procès au contenu dramatique voir mélodramatique qui transforme l'évènement en acte théâtral. Sans parler des rebondissements de l'affaire et des coups de théâtre savamment préparés.

C'est tout simplement ce que la littérature peut offrir de plus riche, de plus dense et de plus passionnant. Un chef d'œuvre !
ngc111
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le 19 oct. 2010

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ngc111

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