Perrine Tripier nous offre un premier roman prometteur, porté par une plume sensorielle et sensuelle, un suave amour des mots et un pinceau d'impressionniste, puisant çà et là dans des souvenirs, sensations, émotions qui sont comme autant de couleurs dans sa palette inspirée.
Isadora, cœur palpitant de la Maison, figure métonymique de la famille, s'apprête à la quitter comme elle amorce son départ pour le Grand Voyage de fin de vie. Devant elle, des décombres ; derrière elle, la vie dans ce qu'elle a de plus chatoyant, liquide et insaisissable comme la lumière d'été, éparse et craquelée comme les feuilles d'automne, solitaire et silencieuse puis florissante au rythme des saisons. C'est tout naturellement qu'Isadora revit en pensée ce qui l'a construite et l'on vit avec elle des tranches de vie toutes en nuances, parfois douces-amères mais toujours touchantes de sincérité.
Car c'est là toute la force de ces Guerres Précieuses : c'est un roman atemporel, intergénérationnel, capable de parler à tous parce qu'il touche ce qui habite chacun de nous par des réminiscences qui font écho à nos propres vécus, à nos propres souvenirs.
Une vie en partage dans laquelle puiser des conseils, des clés de sagesse et de compréhension, sans jamais rien imposer mais avec la force suggestive de l’œuvre d'art, c'est bien là le présent que nous fait la jeune romancière.