J'aime pas Bourdieu, c'est comme ça, j'en ai peu lu (c'est le second bouquin que je lis de lui, l'autre c'était la domination masculine et c'était une horreur), mais il est tellement cité par les gauchistes que son simple nom m'horripile. Mais je voulais malgré tout lire les héritiers, car le sujet de l'école et de la reproduction sociale m'intéresse.
Alors le problème évident du bouquin c'est qu'on lit le résumé on a tout lu, certes on n'a pas les exemples, mais il ne va pas nécessairement plus loin. En gros plus tu es d'une classe sociale élevée mieux tu vas réussir à l'école et plus tu feras de grandes études... Mais là où ça m'a intéressé, c'est que Bourdieu (et son pote co-auteur dont je n'ai pas fait l'effort de chercher le nom) dit qu'il n'y a pas de différences significatives entre les hommes et les femmes à ce niveau... si ce n'est que les femmes choisissent plus les lettres...
En gros, la question est donc bien sociale et non pas féministe... Tout ce que j'ai toujours dit... Si même Bourdieu le dit...
Mais là ce que j'ai aimé dans le bouquin c'est qu'il y a des tableaux, des sources, des graphiques, en fait je n'ai pas l'impression qu'il sort des trucs de nulle part et qu'il s'amuse à faire de la morale, sauf dans la conclusion, mais j'y reviendrai. Là, j'ai plus l'impression d'avoir un ouvrage scientifique, basé sur des faits que lorsque je lis la domination masculine. C'est chiffré. Après le choix des témoignages qu'il incorpore à son bouquin me fait parfois bien sourire tant c'est des caricatures de bourgeois.
Je note aussi que j'ai moi-même eu une attitude de bourgeois lorsque j'ai passé mon second master et que n'en ayant rien à foutre de la discipline en question, et que je citais uniquement des philosophes et où j'expliquais pourquoi le sujet était inintéressant. Le bourgeois, enfin celui qui est dans une classe sociale élevée se permet se genre de largesses et de dépasser les limites de la discipline... Bourdieu dit que c'est une pratique encouragée par l'école (bon moi je me suis surtout fait engueuler).
Et la limite du bouquin est là, j'ai moi-même expérimenté, en tant qu'enseignant, les disparités liées aux origines sociales, mais Bourdieu dans sa conclusion rejoue un peu trop les pères la morale pour moi. En fait il ne comprend pas l'utilité de justement favoriser les élèves qui sont capables de faire les liens logiques entre les disciplines...
Le problème n'est pas que les riches le fassent mieux que les pauvres, mais de trouver le moyen pour que les pauvres y arrivent aussi bien. Forcément à cause du bagage culturel familial les riches vont mieux s'en sortir, mais je suis contre ce que j'appellerais un nivellement par le bas et rejeter cette recherche de l'excellence, mais pour au contraire réussir à faire en sorte que les classes les plus populaires arrivent à s'émanciper, par l'école, arriver à maîtriser les références culturelles.
Alors peut-être que la pédagogie n'est pas au point, c'est une chose, mais il faut être honnête, si à l'école on ne met plus en avant la culture classique, les plus pauvres n'y auront jamais accès, or on le leur doit, on leur doit se patrimoine là qui fait la richesse de la France, de l'Humanité... Les riches y auront de toutes manières accès, alors oui, ils sont un peu avantagés, mais le but est que justement les pauvres les maîtrisent également afin que leurs héritiers bénéficient également de ces avantages dont bénéficiaient uniquement les riches.
D'ailleurs notons que Usul dans sa vidéo d'ouvrez les guillemets à tout pompé sur ce bouquin... il a juste réactualisé les chiffres...