Des abymes idylliques
L'histoire de la réouverture des mines d'Aberfoyle, abandonnée depuis des années, c'est celle de la lutte entre l'homme et la nature et d'une descente dans les abymes, peut-être pas aussi...
le 8 mars 2016
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Précaution oratoire : Voici une "notice" sur un roman de Jules Verne un brin nostalgique, un brin malhonnête, un brin amusée.
D'abord le contexte ; j'ai dû lire ce roman vers l'âge de 11ans et j'avais, alors, adoré. J'ai dû le relire une ou deux fois vers cette époque toujours avec le même ravissement puis ce roman (qui contient aussi "le chateau de Carpathes" qui fera l'objet d'une autre critique) a suivi toutes mes pérégrinations et déménagements puisque je l'ai encore dans ma bibliothèque. Voici donc plus de 55 ans que je ne l'avais point rouvert...
Et j'ai une preuve que je n'ai pas rouvert le livre depuis cette époque : c'est "l'hydrogène protocarboné" qui ne m'avait alors posé aucun problème …
"Les Indes Noires" est un roman de Jules Verne limite fantastique dont l'action se passe dans des houillères épuisées en Ecosse. Un ancien contremaître qui a préféré vivre au fond de la mine avec sa famille est témoin de phénomènes étranges et appelle son ancien ingénieur. Ensemble, ils découvrent un nouveau et immense gisement mais aussi quelque "chose" de malveillant qui s'oppose à la réouverture de la mine. Par ailleurs, le fils du contremaître découvre une belle et frêle jeune fille inanimée, à moitié morte et complètement terrorisée, dans une vieille galerie. Il la soigne et finit par en tomber éperdument amoureux, etc etc ...
Bon, je pense honnêtement qu'un tel roman ne pourrait absolument pas être écrit aujourd'hui. D'abord, des gens qui préfèrent vivre au fond d'une mine plutôt qu'à l'extérieur car en Ecosse, le temps y est trop mauvais : ce n'est plus de la science-fiction ni du fantastique, c'est juste impensable.
Le roman est un panégyrique du charbon comme "nouvelle "énergie" : aujourd'hui ça ferait pouffer de rire ou de dépit n'importe qui sans qu'il ait besoin d'être écolo. On mesure d'ailleurs le chemin parcouru aujourd'hui depuis cette époque.
Le contremaître comme son fils et la plupart des mineurs ont toujours vécu dans et pour la mine. Le fils a commencé à y travailler avant l'âge de dix ans et en est très heureux. Celui aujourd'hui qui entend ça, refermerait le livre et hurlerait au scandale. Jules Verne qui glorifie l'esclavage industriel et le bonheur de vivre dans la mine !! J'ai d'ailleurs lu dans Wikipedia que Zola s'en est inspiré pour écrire Germinal ...
Et pourtant je l'aime bien ce livre issu d'une autre époque qui explique que le fameux gaz si dangereux des mines de charbon, le grisou, est principalement composé d'hydrogène protocarboné. Aujourd'hui et depuis belle lurette, on dirait qu'il s'agit du méthane qui effectivement est un gaz léger (environ deux fois plus léger que l'air). Mais, avouez que "l'hydrogène protocarboné" ça a une toute autre gueule, bon sang !!
Et surtout la romance entre Harry (le fils du contremaître) et Nell (la jeune fille trouvée), c'est beau, mais beau ... Nell avait toujours vécu dans les abysses de la terre et ne connaissait personne, semblait-il, à part une chouette Harfang. Harry lui fait découvrir peu à peu la vraie vie, la vie en société, la civilisation, l'extérieur des houillères, un lever de soleil, c'est beau mais c'est beau ...
Je vous avais prévenu que ma critique est aussi un brin malhonnête. Reste à définir la note que je me vois dans l'obligation de laisser haute par respect pour ce livre qui avait passionné un petit garçon de 11 ans et qu'un vieux machin de bientôt 67 ans ne peut pas laisser au bord du chemin. Donc je ne peux sentimentalement pas faire moins que 8 ...
Créée
le 28 févr. 2022
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