Ce n'est que le troisième livre d'Indridason que je lis, y compris le fameux "la Cité des Jarres" (une relative déception à l'époque...), et j'ai déjà le sentiment d'en avoir fait le tour. Pout tout dire, "les Nuits de Reykjavik", pour "exotique" qu'il soit, frôle l'ennui le plus profond. Certes, la description d'une capitale islandaise engluée dans la médiocrité (alcoolisme, bagarres, accidents de la route, brutalités conjugales, petits larcins) et les années 70 (formica et apparition de la junk food américaine) paraît pertinente - et constitue le seul aspect un peu fascinant du livre. Certes, on saisit que le ton neutre, objectif et dépassionné de l'auteur vise à une sorte d'existentialisme apathique. Mais l'absence totale d'intérêt d'une enquête fastidieuse, menée sans énergie par un détective débutant et ne débouchant que sur une petite evidence, rend fastidieuse la lecture de ce polar sans doute un peu trop réaliste, finalement... Ce qui manque sans doute aux livres d'Indridason en général, et en particulier à celui-ci qui revient sur les origines du fameux Erlendur, c'est un sens profond derrière toute cette grisaille mortifère que l'auteur dépeint de manière tristement systématique. [Critique écrite en 2016]