Ce livre est une farce tellement il est prétentieux. L'auteur semble écrire des évidences sur la mort, la vie, le sexe, l'art, le temps et le language d'une façon extrêment alambiquée en multipliant les références à la littérature grecque, romaine et médiévale. J'écris "semble écrire" car je n'ai toujours pas compris avec certitude de quoi le livre parlait tellement l'auteur recourt, avec abus, à la poésie, à la culture classique et à la philosophie.
Le livre est une succession d'aphorismes et de petits récits. Je n'en ai compris AUCUN.
Pour certains chapitres, je comprenais le sens premier du texte mais je m'interroge encore sur son intérêt. Qu'a-t-on voulu me dire ? Est-ce une métaphore ? un exercice de style ? je ne sais pas...
Pour d'autres chapitres, je ne comprends tout simplement pas ce qui est écrit. L'enchaînement des mots ne fait aucun sens. Je me suis même demandé si je n'étais pas devenu idiot et j'ai du aller lire un autre roman pour me rassurer. Le problème ne venait pas de moi.
J'ai relu plusieurs fois certains passages en me disant: "Ce livre a quand même reçu le prix Goncourt en 2002, il doit bien y avoir une raison." Je n'ai rien compris.
J'ai lu des passages à d'autres pour avoir leur avis. Ils n'ont rien compris.
Quelques extraits pour vous faire une idée:
"Qui n'aime ce qu'il a aimé? Il faut aimer le perdu et aimer jusqu'au jadis dans le perdu." (moi je voudrais bien "aimer jusqu'au jadis dans le perdu" mais alors je n'ai AUCUNE idée de ce que cela veut dire).
"L'aurore tire une fumée de brume au-dessus des rivières et des lacs. C'est un voile qui s'interpose entre le soleil qui se hisse et son reflet qui se répand dans la région de l'air qui l'entoure. C'est sa propre chaleur qui en rend impossible la vision à l'instant de sa naissance. Nous ne connaissons jamais ce qui commence à son début. Toute cause en nous est récapitulative et fictive." (et tant qu'on y est pourquoi ne pas écrire "Nous ne connaîtrons jamais ce qui se termine avec sa fin. Toute finalité en nous est captive et fallacieuse". ça marche aussi. ça ne veut rien dire et ça sonne pareil !)
"On parle du courant du fleuve. Que serait le couru ? Le couru serait la source juste avant le jaillissement. Ce serait le perdu qui revient dans l'avenir qui se perd. Au mot présent il faut préférer le mot plus sûr de passant. Le présent est le passant du temps. Mais de cela je doute. Je doute que le passant du temps soit sa source. Il est possible que dans le passant du temps le passé soit l'énergie (le noyau, le trou noir qui gît au sein de l'affluence, qui déclenche le flux). Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l'eau du fleuve." (c'est exaspérant de prétention. Et pourquoi finalement. Définir les liens entre présent, passé et futur ? La belle affaire ! )
Bref. LE. PIRE. LIVRE. JAMAIS. LU