Critique version courte: Annah veut faire un ouvrage d'histoire, sans être historienne, ça tourne mal.
Ce bouquin a une très grande qualité: il illustre à merveille que quand on ne connait un sujet, il faut s'abstenir de faire des commentaires. Car, dans cet étron, aucun élément matériel visant à soutenir la thèse selon laquelle les régimes communiste, naz* et fascistes seraient des jumeaux maléfiques. Plutôt que de faire une analyse comparée desdits régimes, en convoquant des sources crédibles, Annah propose du rien. Annah arrive quand même à nous expliquer que l'URSS était....panslave. Un état panslave avec un Djougachvili à sa tête, c'est original.
A une analyse rationnelle, Annah préfère une prose éthérée et mystique, convoquant un "esprit totalitaire" qui flotterait dans les cieux germaniques et russes. Pas de mentions aux différences évidentes entre URRS et troisième R. L'URSS était étatiste, le troisième R ne l'était pas. Le troisième R était racialiste, l'URSS ne l'était pas. L'URSS était un état policier, le troisième R ne l'était pas. Autant d'éléments factuels, vérifiables, qui devraient mettre la puce à oreille quand à l'hypothèse totalitaire. Annah, elle, les faits, elle s'en fout. Par exemple, si je recopie Wiki, on apprend que:
"Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales, plus qu’un régime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ».
Concrètement, qu'est ce que cela veut dire? Bah rien. On reconnait bien là les politologues qui,, ne se sentant plus pisser, prétendent avoir des intuitions géniales sur l'état du monde, sans apporter les preuves afférentes. J'insiste, Annah, c'est du blabla sans fondations factuelles solides.
D'ailleurs, la notion de totalitarisme n'existe plus en histoire (cf Kershaw 1990). Car, ces individus rasoirs ont été voir les sources eux, et en on conclu que le soviétisme et le naz*sme étaient des mouvements politiques tout les deux condamnables, mais n'ayant pas grand chose en commun. Ainsi, il faut les analyser séparément pour analyser leurs dynamiques respectives; toute tentative de rapprochement serait artificielle.
Mais, pour des raisons idéologiques, la thèse Arendtienne a triomphé. Car, plutôt que de réfléchir sérieusement sur le régime communiste, certains ont préféré poser une équivalence entre URSS et germanisme sous testo. On a perdu 40 ans grâce à toi , Merci Hannah. Soit fière de ta quintessencielle ignorance.