Un talent d'analyste politique, sociologique et philosophique somme toute plutôt aiguisé en dépit de quelques erreurs, je crois, empreintes de bonne volonté. Erreurs quand même à demi-avouées au fil de l’œuvre.
Les conclusions sont (comme toujours, hein, on parle de positivisme) critiquables. Néanmoins l'analyse empirique est là. Houellebecq le sait : une mise en contexte permanente, enrobée d'une banalité et, en fait, d'une névrose, sont érigées en principes fondamentaux.
Ça se retrouve dans l’œuvre qui, franchement, vers la fin, perd de son intérêt. Là où l'insatisfaction, la frustration et la bêtise se trouvaient divertissantes dans la première partie de l’œuvre, l'arrivée de Catherine et le retour d'Annabelle (qui au fond, étaient attendus) viennent lester le récit d'un décevant dénouement.
S'ensuivent les inévitables chapitres sur la maladie, le cancer, la mort, le deuil, le suicide et tous les trucs dont on n'a, au fond, pas grand chose à foutre. Les thèses sur la vie et sur l'amour sont également (et évidemment) toujours présentes, assez insouciantes au vu du cynisme ambiant.
Je passe l'épilogue fourré de bla bla. Ça ferai presque mal de savoir que tout le livre n'était finalement qu'un prétexte pour ces carabistouilles à moitié philosophico-scientifiques expérimentales.
Le style déprime de Houellebecq (que certains diront inexistant) rend le livre malgré tout très comestible. Une lecture assez rapide, mine de rien, il a trouvé une super place sur l'étagère.