Après avoir fini la traduction d'Eugénie Grandet le roman de Balzac, Dostoïevski entamait au début de l'année 1844 l'écriture de son premier roman, ce travail s'étalera sur seize mois. Il écrivit à son frère :
«Ce roman, là, dont je n'arrive absolument pas à me détacher, il m'a donné un tel travail que, si j'avais su, je ne l'aurais jamais entrepris. Je me suis dis qu'il fallait que je le re-corrige encore, et, je te jure, je l'ai amélioré. Il est devenu presque deux fois mieux. Mais bon, mais bon maintenant, il est terminé, et cette correction-ci a été la dernière. Je me suis juré de ne plus y toucher.
Belinski, le plus grand critique de son temps, après avoir lu le manuscrit affirmera qu'un nouveau Gogol est apparu ».
En effet, les pauvres gens est le premier roman socialiste de la littérature russe. Dans ce roman épistolaire , Dostoievski met en scène Makar et sa parente lointaine Varvara, deux individus qui mènent une vie précaire, ils échangent des lettres, cette correspondance durera 6 mois. La mort et la misère s'acharnent sur les pauvres quartiers de Saint-Pétersbourg. Dostoievski décrit avec virtuosité les scènes de vie de la classe prolétarienne, on ne peut rester de marbre face à la dureté de la vie de ce fonctionnaire et sa voisine.