Les Pauvres Gens, roman épistolaire, installe une narration intéressante : la temporalité des lettres et leur contenu ne semble pas toujours linéaire et laisse la place à des entrevues/discussions entre les personnages auxquelles nous n’avons pas accès. La place de ce qui n’est pas dit, ouvre la narration et les possibilités offertes au lecteur. S’ajoute à cela un doute presque permanent sur la véracité des propos tenus par les deux personnages. Sans doute mentent-ils parfois (ou souvent), pour des raisons qui peuvent être incertaines (sauver la face ? humilité ? fierté ? lâcheté ? Etc.). Ainsi ces personnages peuvent paraître relativement ambigus car que veulent-ils vraiment? L’amour ? Sortir de la solitude ? De l’aide ?
Le roman est donc très intéressant dans cette perspective, et on y retrouve du tragi-comique, du malheur, de l’amour et de la déchéance.
Malheureusement, j’ai personnellement trouvé les lettres souvent répétitives, on tourne un peu en rond pendant 1/2 du livre, avant qu’une pirouette qu’on avait vu venir vienne sortir l’histoire de l’ornière.
Une bonne lecture qui présage des chefs d’œuvre qui ont suivi sans en faire partie.