Femmes, harcelées, provinciales, moches, en surpoids…mais aussi maghrébine pour l’une, abandonnée par son père biologique pour une autre, et comble de l’horreur - fan d’Indochine pour la dernière! Leurs routes se croisent quand elles sont élues « boudins » de l’année par le petit con du collège.
Les voilà bientôt embarquées dans un audacieux périple à vélo pour incruster la garden party de l’Élysée, le tout accompagnées d’un grand frère en fauteuil roulant. Un périple Bourg-en-Bresse > Paris d’une semaine, financé par la vente de…boudins.
C’est frais, touchant parfois, drôle souvent, tendre tout le temps. On croit à leur attitude combative qui ne cache pas les fêlures, à leur gouaille qui n’empêche pas les coulées de morve. On est heureux de vivre avec elles des choses sinon tabous du moins peu fréquentes en littérature jeunesse: les douleurs des premieres règles, le lavage de moignons, la rencontre avec une une tondue de la seconde guerre mondiale… mais aussi tout une flopée de plaisirs qui font vibrer les âmes et corps: les fous rires entre copines, la joie de se dépasser en avalant les kilomètres, la contemplation d’un paysage au détour d’un virage, les discussions profondes sous les étoiles, les empiffrades de fromage, les désirs naissants d’adolescentes. L’autrice nous donne à voir l’éclosion des corps cachés, l’explosion des hontes qui n’ont pas lieu d’être, l’affirmation de l’estime de soi: un beau portrait de jeunes filles en fleur aux bourrelets apparents et aux mollets musclés