(cette critique vaut pour les deux tomes de la série)
Suite à une série de guerres et de désastres en tout genre, l'Occident s'est isolé du reste du monde ("le deuxième monde") en bâtissant une gigantesque muraille électro-magnétique de 10 km de haut. Le reste du monde s'est regroupé en une série de blocs régionaux (la république populaire sino-russe, l'amsud, la grande nation de l'islam, l'inde) tous plus miséreux les uns que les autres. Bon nombre d'individus vivant dans ces zones rêvent d'émigrer en Occident, ce qui est rendu possible par une ouverture régulière de la muraille. Mais que fait l'Occident de ces immigrés ? Tout le mystère est là...
Au début, j'ai trouvé ce roman passionnant. L'histoire de ce monde est fascinante à comprendre (on en sait plus dans le deuxième tome) et certains concepts de l'auteur sont bien trouvés (la "ruche" et son rôle dans l'histoire). Malheureusement, il y a pas mal de scènes d'action et je ne trouve pas que la littérature soit l'endroit idéal pour ce genre-là. Je m'intéresse plus à la construction des personnages à leurs destinées et ici, ils m'ont apparu un peu inconsistant. Aussi, au fond, une fois la muraille franchie, on se retrouve dans un monde qu'on aurait tous pu facilement imaginer.
Aussi, dans l'idée de l'auteur, c'est l'Occident qui est responsable de la déroute du monde, qui entretient la misère des autres blocs.
Une autre idée amusante dans ce roman, c'est la compétition que se livre la France/francophonie aux USA/anglophonie au sein de la sphère occidentale. C'est plutôt agréable de trouver un écrivain de sf français tenter de confier le rôle de superpuissance à la France au 23e siècle, quoi que bien sûr, je ne pense pas que Bordage ait souhaité flatter l'ego national. C'est pas vraiment le genre du gars à mon avis. Mais bon, ça change des bouquins futuristes où les USA occupent tout l'espace.
Un roman de sf sympathique mais dispensable. J'ai préféré "les guerriers du silence", une série comparable aux meilleurs du genre.