Sans la moindre hésitation, des 300 livres que j'ai dû lire ces 10 dernières années, c'est de loin le meilleur.
J'avais déjà beaucoup aimé son autre Goncourt (la vie devant soi) et bien sûr le célèbre La Promesse de l'aube. Mais ce livre, prix Goncourt 1956, est selon moi d'une encore meilleure qualité.
J'en veux pour preuve que pour la première fois de ma vie, à la fin du livre, je l'ai simplement recommencé, sans la moindre hésitation. Comme il y a beaucoup de dialogues rapportés, de flashback, reprendre au début était presque naturel et donnait de nouvelles pistes de lectures, de compréhension.
Ce livre nous parle de géopolitique : cela se passe du temps de l'AEF (Afrique Equatoriale Française), du temps des colonies françaises, du temps où les méharistes patrouillaient dans la savane, où des députés du Tchad siégaient au Parlement français. Ca fera un bon bain de culture aux plus jeunes.
Ca parle de protection de la nature, d'écologie, et on peine à croire que ce livre a plus de 60 ans tant il semble d'actualité, écrit pour notre époque, pour nos générations. C'est presque de la prescience à ce niveau là.
Ca parle de politique. Ca parle d'histoire. De geographie.
Mais surtout ça parle de l'Homme. Ca parle d'amour.
Difficile de ne pas retenir ses larmes sur les passages qui décrivent les chasses à l'éléphant, les pièges, les souffrances des bêtes qui agonisent.
Difficile de ne pas fermer le livre toutes les 10 pages, béat d'admiration devant tant de style, tant de génie littéraire, tant de beauté poétique.
Bref, c'est pour moi le chef d'oeuvre absolu. Le genre de livre qui vous emplit de gratitude et de joie.
C'est un livre éternel.