Satellite Sisters m'avait fait abandonner toute lecture d'un livre de Maurice G.Dantec, son style atypique et disjoncté devenu pénible à surmonter avec les années.
Pourtant, j'ai acheté Les Résidents à défaut de trouver autre chose d'intéressant et je l'ai lu. Le pavé débute comme un road movie aux côté de deux enfants tueurs recherchés entre le Canada et les États-Unis, continue en présentant un troisième enfant séquestré durant quinze longues années - et donc plus de cent longues pages pornographiques avec les scènes très détaillées - pour servir d'objet sexuel à son père et ses autres amis pédophiles qui se feront, à la bonne heure, dézinguer par leur victime. Une fille, un garçon et une autre fille sont ainsi présentés.
L'écriture de Maurice G.Dantec est toujours aussi précise, chirurgicale, souvent redoutable, mais l'écrivain pinaille encore dans des descriptions ou des litanies littéraires donnant l'impression d'une auto-contemplation de l'auteur même sur son récit. Il use des effets miroirs dans des phrases que cela en devient momentanément pénible et répétitif.
Les trois quarts du livre se déroulent en majorité dans une base secrète où les trois enfants, Sharon, Novak et Vénus, dans ce qui paraîtrait pour le lecteur comme un séjour interminable, rencontrent des vétérans qui les transformeront en acteurs importants pour l'avenir de l'humanité dans un lieu ultra-secret qui se révèlera comme la zone à détruire par de nombreux ennemis.
Le roman de science fiction ardue, évoquant la cosmologie, l'ufologie, les sauts temporels, la technologie avancée avec encore les relations entre l'esprit, le vivant et la machine, le rock'n'roll, aboutit à une fin difficilement compréhensible impliquant un moment des personnages historiques nord-américains, en alternant des chapitres clairs et d'autres plus confus, disjonctés, en vitesse lumière.
Les Résidents éprouve et pourrait souvent décourager des lecteurs à aller jusqu'au bout.