Sympathique, je découvre. Y a une préface de l'auteur dans ce bouquin : il y explique qu'il en avait marre du mythe de Frankenstein, à savoir que les créatures se retournent contre leur maître. Il ne pouvait pas imaginer qu'un robot puisse se retourner aussi facilement contre les humains. Ce n'est pas entièrement faux, on imagine bien qu'un tel engin serait ultra sécurisé, même si on sait aujourd'hui que le hacking a encore de beaux jours devant lui... toujours est-il que j'aime bien son parti pris et qu'au travers de son discours je me suis vraiment demandé en quoi allaient consister ses histoires.
Et bien je suis un peu déçu. Dans ce premier recueil, on retrouve souvent la même structure, à savoir des gens qui doivent comprendre ce qui semble être une panne robotique. Pourquoi pas ? Après tout ça peut être amusant de découvrir toutes les failles imaginables. Sauf que je trouver qu'Asimov propose des solutions souvent tirées par les cheveux et que pour certaines énigmes, il paraît aberrant pour ne pas dire contradictoire qu'une solution plus simple n'existe pas (par exemple pour le robot qui se perd, pourquoi ne pourrait-il pas obéir à un contre ordre par le même bonhomme, avec plus de convictions encore (pas simple, mais pas infaisable non plus)). Du coup, ça m'agaçait un peu de découvrir ces histoires. Il reste de bonnes idées narratives, mais c'est répétitif et puis on sent que l'auteur peut, au final, sortir n'importe quelle excuse, parce que la solution ne dépend pas uniquement des trois lois, mais aussi de l'avancée technologique (dès lors il est facile d'inventer un outil pour résoudre l'affaire). Bon j'exagère un peu les faits, mais c'est tout de même la sensation que j'en retire. De plus, l'auteur avance trop vite dans le temps, on ne profite pas assez de chque période. Quand j'ai vu qu'il y avait autant de livres, je me suis demandé pourquoi ne pas consacrer un volume à une période précise plutôt que de couvrir 70 ans en 300 pages ?
Autre déception, les dialogues et les personnages : les personnages sont assez peu construits, et réagissent tous de la même manière. De ce fait, les dialogues se ressemblent tous. C'est d'ailleurs frustrant de voir que dans plusieurs histoires, les personnages râlent à propos de leur job et proposent même de démissionner ou carrément de se suicider (des menaces lancées comme ça sur le coup de la colère). Cela prouve que l'auteur ne fait pas grand cas de la psychologie de ses personnages, qu'il retombe souvent dans les mêmes travers.
Pour ce qui est de l'écriture, c'est simple, efficace. Bon, les descriptions paysagères en science-fiction m'intéressent moins que dans le reste de la littérature car souvent c'est plus pour fixer un univers visuel que pour raconter quelque chose (au contraire du fantastique où on y trouve un plaisir expressionniste). Au final, je me fiche un peu de savoir qu'il y a un tuyau qui sort de la tête de tel robot si ce n'est pas utile à l'histoire. Cela étant dit, Asimov n'en fait pas trop de ce côté là, ses histoires comportent bien plus de dialogues que de descriptions.
Bref, je ne me suis pas ennuyé en lisant ce bouquin (sauf sur la dernière histoire assez chiante), mais il n'y a que devant la première que je me suis trouvé un peu émerveillé : le reste est redondant et n'exploite qu'assez peu les robots à cause d'enquêteurs peu intéressants.