Si tu pensais que les chagrins d’amour du XVIIIe siècle étaient feutrés et distingués, accrochés à un clavecin en soupirant doucement, Les Souffrances du jeune Werther de Goethe est là pour te montrer que les cœurs brisés pouvaient déjà donner lieu à du grand, du TRÈS grand spectacle.
L’histoire ? Werther, jeune homme hypersensible et grand amateur de contemplation bucolique, tombe éperdument amoureux de Charlotte. Problème : Charlotte est déjà fiancée. (Spoiler : ça ne va PAS empêcher Werther de sombrer dans une spirale d’émotions en mode "je t’aime mais je ne peux pas t’avoir, donc je vais souffrir, encore et encore, jusqu’à l’infini et au-delà".) Ajoute à ça des lettres pleines de lyrisme, des dilemmes existentiels, et un final qui a inspiré toute une génération de romantiques torturés.
Le gros point fort ? C’est un concentré pur de passion et de désespoir amoureux. Goethe capture avec une justesse incroyable les élans du cœur, les doutes, les déchirements et le côté parfois obsessionnel de l’amour impossible. Et pour ne rien gâcher, le style est beau, poétique et immersif.
Le hic ? C’est du mélo en overdose. Werther est le roi du spleen, et il passe son temps à s’enfoncer dans ses propres souffrances au point que tu as envie de lui dire "Frère, va faire du sport, change-toi les idées". Et autant le début est puissant, autant la descente aux enfers est répétitive et peut finir par lasser.
Bref, Les Souffrances du jeune Werther, c’est du romantisme à l’état brut, une lecture aussi poignante que parfois agaçante, et la preuve que les histoires d’amour impossibles ont toujours été les meilleures pour générer des litres de larmes (et quelques tendances suicidaires). À lire si tu veux ressentir toute l’intensité du désespoir amoureux… ou juste te rassurer sur ta propre vie sentimentale.