Anna, jeune fille de 25 ans, essaye au travers de sa boulimie de refouler ses origines estoniennes en tant que citoyenne finlandaise. En suivant son passé, celui de sa mère et de sa grand-mère, on découvre comment le passé à affecter son évolution.
Occupation russe, déportation, kolkhoze, libération, émigration. Les évènements ont vu passé génération après génération les membres de sa famille.
La narration est par moments laborieuse à suivre. Lorsque l'année est indiquée en début de "chapitres" c'est clair, on suit la mère dans sa vie de jeune adulte. Par contre quand il n'y a pas d'années d'indiquées on suit Anna mais j'ai mis du temps à comprendre si elle était enfant ou elle-même adulte, ça a l'air de varier et c'est confondant.
Alors quand une troisième narration avec sa propre temporalité arrive j'étais un peu perdue.
Là où c'est embêtant c'est que par moment j'avais du mal à ne pas m'emmêler les pinceaux et n'arrivais pas à me rappeler qui les personnages secondaires étaient. Ce qui était dommage et important car généralement les personnages de fonds étaient amenés pour dépeindre subtilement une scène démontrant la délation, le danger, la jalousie.
Après je ne vais pas mentir, le côté exotique parfois des prénoms n'aidaient pas à les rendre identifiables pour moi.
Malgré le thème de la boulimie qui ne m'intéresse pas tant que ça, j'ai adoré ce changement de paysage dans ma lecture. En partant en Estonie et en Finlande pour suivre la vie de l'héroïne notamment au travers de la relation de sa mère estonienne et son père finlandais à une époque où l'Estonie faisait partie de l'Union Soviétique. Sans trop être quelque chose de purement historique qui aurait vocation à faire connaître étape par étape les relations internationales de l'époque, c'est le roman pur qui prédomine et qui aide à entrer dans une mentalité, des préoccupations, des valeurs. Tout le côté dépaysant repose dessus car ce n'est pas écrit forcément pour les étrangers (j'imagine).
Du coup c'est ce qui fait que j'ai beaucoup apprécié.
C'est un bouquin tiré de la bibliothèque de ma mère et j'avais déjà eu l'occasion d'en trouver un dans le genre, complètement dépaysant à la couverture caractéristique rose PQ qui m'avait plu. Bien que je ne me rappelle pas vraiment le livre en question je me souviens d'avoir eu la même sensation de changement de décor qui m'avait emballée. L'histoire qui ressemblait si peu à ce que j'avais l'habitude de lire tant dans le coeur du récit que la manière de la narrer. Je retrouve avec Les Vaches de Staline ce plaisir, ce qui m'incite à l'avenir de temps à temps à placer un bouquin de la collection La Cosmopolite des Editions Stock dans ma PAL.
Et je pense que je saurais bien placer l'Estonie et la Finlande sur une carte désormais, et par extension la Lettonie, Lituanie, Suède et Norvège.
Ca peut sembler superficiel, pourtant je suis toujours contente que des noms entendus prennent un sens en les raccrochant à quelque chose de tangible dans mon esprit. Donc je le compte en bon point.