Si tu pensais que la littérature du XIXe siècle ne savait pas être légère et ensoleillée, Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet est là pour te prouver qu’on peut écrire des histoires pleines de douceur, d’humour et de mélancolie… tout en sentant la lavande et l’huile d’olive.
Ce recueil de nouvelles alterne contes chaleureux, récits tragiques et petites anecdotes pleines de malice, le tout raconté par un narrateur qui vit dans un moulin perdu en Provence. Entre le curé de Cucugnan, la chèvre de monsieur Seguin (qui a un sérieux problème d’instinct de survie) et la légende de l’Arlésienne, Daudet nous plonge dans une galerie de personnages hauts en couleur, avec une plume qui sent bon le terroir.
Le gros point fort ? C’est une écriture simple et évocatrice qui transporte immédiatement dans un Sud pittoresque et vibrant. Certains récits sont drôles, d’autres profondément émouvants, et Daudet a ce don de capturer l’âme d’un lieu et de ses habitants en quelques pages.
Le hic ? C’est un peu inégal. Si certaines nouvelles sont des classiques instantanés (La Chèvre de Monsieur Seguin, Les Trois Messes basses), d’autres sont plus anecdotiques et passent un peu inaperçues. Et malgré l’ambiance ensoleillée, certaines histoires ont un fond de tristesse assez abrupt qui peut surprendre.
Bref, Lettres de mon moulin, c’est un recueil charmant, rempli de contes provençaux entre rire et larmes, mais avec quelques passages plus dispensables. À lire si tu veux t’évader sous le chant des cigales… mais en sachant que même au soleil, Daudet aime bien briser quelques illusions.