Le Keef
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Cette bio de la légende vivante qu'est Keith Richards raconte la vie... de Keith Richards. Logique oui. Mais j'aurais pensé qu'elle raconte bien plus de choses sur la carrière des Stones. Ben en fait non, pas tant que ça si on compare aux 50 et quelques années d'existence du groupe.
Concernant ce dernier, l'accent est mis sur les débuts, sur les premiers concerts dans des petites salles, sur la montée en puissance de leur reconnaissance et de leurs prestations folles, sur les premiers albums composés dans des situations variées avec du matos assez roots, sur la période 1963-1977 en gros. La suite est plus traitée en filigrane, jusqu'à n'avoir que quelques anecdotes passée la tournée "Voodoo Lounge". Les méga tournées sont à peine effleurées, les bisbilles entre membres du combo, essentiellement entre Keith et Mick, sont certes abordées mais concises et sans étalage voyeuriste inutile, tout comme le fiasco d'Altamont.
Bref, Keith est à la rédaction pour raconter les mille vies qu'il a eu en une. Une rédaction parfois un peu fouillie, globalement chronologique mais avec de nombreux allers/retours temporels au gré de ses pérégrinations mentales, au style tout sauf littéraire, plutôt ecrit comme ça sort à l'oral. Ce qui peut se révéler un peu déstabilisant, voire lourd, surtout quand Keith s'épanche à plusieurs reprises sur des considérations techniques à propos de la guitare, de la prise de son, du matos d'enregistrement, etc....
Mais il est comme ça Keith. Nature, passionné de Musique avant tout, sincère et lucide.
Ses nombreuses digressions sur ses oncles et tantes, sur les années collège/lycée, sur les allers et venues de tout ceux qui ont pu graviter autour de lui ou du groupe, sur ceux qui ont compté pour lui, sur des musicos plus ou moins obscurs, sur les années de came, sur certains titres et albums qui lui tiennent à coeur, sur ses innombrables lieux de résidences, sur les femmes de sa vie... Tout ça aurait pu être un peu plus condensé, résumé, des redites et doublons évités...
Mais il est comme ça Keith. Il s'épanche parce qu'il veut etre le plus exhaustif possible sur une vie incroyable, il veut nous faire comprendre la passion qui l'a toujours habité, et nous transmettre ce qu'il a appris, en bien et en mal.
Bien sur, quand sur la couverture interieure du bouquin il est ecrit que malgré tout il n'a rien oublié de sa vie, on ne le croit pas vraiment, et d'ailleurs plusieurs fois durant le récit il avouera que tel ou tel episode est flou ou carrément sorti de sa mémoire brumeuse. Mais dans ce cas il a la bonne idée de laisser la parole à des gens qui ont vécu ces événements.
On sait que ce gros pavé ne représente qu'une esquisse de ce qu'a pu être sa vie, mais on apprend un paquet de choses sur sa vie plus intime, des anecdotes par centaines, on hallucine sur sa vie et celle des Stones durant les 60s et les 70s, les millions de kilomètres parcourus pour tourner, echapper aux flics, échapper à la justice, enregistrer, faire la fête, trouver les fix, se désintoxiquer....
On croise des personnes aussi connus que Chuck Berry, Jerry lee Lewis, McCartney, Lennon ou Etta James, que tous les hommes de l'ombre avec qui il est lié depuis des décennies. Il rend hommage à tous ceux qui ont claqué avant lui, le rescapé d'une vie d'abus, mais finalement pas pire que d'autres rockers, Keith etant sorti de la came depuis trois décennies.
Il faut etre sacrément calé en Musique, surtout en histoire du rock et du blues, pour appréhender tous les noms de légende cités, qu'ils soient musiciens, producteurs, managers. L'européen a de quoi s'y perdre !
Une bio imparfaite sur la forme, mais o combien riche de moments uniques et de tranches de vie incroyables, autant de témoignages vivants de chaque décennie traversée, avec son lot de bonheurs et de drames.
Un peu comme si Keith nous avait invité chez lui à Dartford pour commencer à tailler le bout de gras sur son lointain passé, avant de se retrouver chez lui en Jamaïque pour evoquer ses années tumultueuses, pour finir chez lui au coin du feu dans le Connecticut avec un verre de Jack, apaisé.
Une belle expérience.
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Créée
le 16 janv. 2017
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