Lonesome Dove, c'est l'histoire d'un groupe de cowboys dans les années 1870, emmené par deux anciens texas rangers vétérans de la guerre contre les Commanches, qui veulent sortir de leur routine, un peu sur un coup de tête, et tenter une dernière grande aventure : traverser du sud au nord les Etats-Unis à la tête d'un énorme troupeau de bétail, depuis les terres arides du Texas, aux plaines verdoyantes du Montana, une des dernières régions encore non colonisées.
Ces cowboys ont participé à l'extinction du peuple indien, des bisons, de toute une vie. Les terres sont maintenant presque vierges, mais ils sentent que leur tour va bientôt venir, à eux de disparaître pour laisser place aux villes, aux banques et à l'ordre. Qu'importe, ça ne va pas les empêcher de tenter leur dernière grande aventure, de revivre la découverte de terres inconnues, où chaque jour est un nouveau défi.
Malgré son prix Pulitzer, j'avais un peu peur de m'attaquer à ce gros pavé de western, j'avais vraiment peur que se soit austère et longuet. Grave erreur, une fois les premières pages commencées il est impossible de reposer le livre, tant les personnages croqués sont intéressants, différents et s'intègrent tous parfaitement au récit.
L'auteur arrive à combiner une grande aventure dans l'ouest, et le destin et état d'âme de chacun, sans que ce soit une seule seconde ennuyeux grâce à une douce ironie, une plume formidable et quelques rebondissements judicieusement placés.
Ici pas de duel dans la rue principale au coucher du soleil, mais tout de même son lot de meurtres, prostitution, alcool, attaques d'indiens et chevauchées dans la poussière. Mais toujours rehaussé de dialogues et de considérations jubilatoires, de questionnements profonds et profondément humains.
Je suis ravi d'apprendre à la fermeture de ce roman que l'auteur (par ailleurs co-scénariste du secret de brokeback mountain) en a publié trois autres (deux prequels et une suite), ça m'aurait rendu triste de quitter Augustus McCrae, Woodrow Call, Lorena et les autres, aussi si vite.
ps : cette critique couvre la lecture des deux tomes du découpage français