Si vous êtes arrivés jusqu’à cet ultime opus des aventures de Gus et Call, c’est que vous êtes déjà des Lonesome Dovien convaincus, et rien que pour ça je vous aime énormément. En revanche, il faut vous prévenir d’entrée de jeu, cet épisode tranche pas mal avec la poursuite infernale et mouvementée de La Marche du mort, d’ailleurs il tranche beaucoup de choses. Le rythme y est plus posé, plus lent, presque décousu par moment après plusieurs ellipses. Si l’aventure y perd en intensité et en action elle y gagne quelques nouvelles têtes bienvenues. Vous allez notamment faire la connaissance d’un certain Inish Scull, fantasque capitaine qui nous offre l’un des duels les plus passionnants de la saga, et sûrement les plus belles pages de ce Lune Comanche. Fatalement, les Indiens vont également avoir une place importante. On sent le plaisir que prend Larry McMurtry à nous plonger au cœur de ces cultures Indiennes, le respect qu’il témoigne pour ces chefs impitoyables, coiffeurs inorthodoxes et gardiens des traditions de leur peuple en voie d’extinction. Et c’est peut-être là toute la singularité de ce dernier tome, de reléguer Gus et Call au second plan pour offrir aux comanches toute la lumière qu’ils méritent, épousant le destin de ces guerriers fascinants, ultimes vestiges d’une époque disparue, pour le meilleur et sûrement, aussi, pour le pire.