...Désolé de ce calembour foireux. Mais après la lecture de Madame Bovary vous aussi vous aurez envie d'une touche d'humour.
Alors voilà comme ça se passe.
On attaque assez vite dans l’histoire Charles Bovary passe d’enfant à un veuf en moins de deux chapitre. Tiens, un roman classique avec du rythme ?
Ah non, ouf, ça va mieux, passé ce démarrage fulgurant, on s’enlise, Emma s’ennuie, nous aussi et on se demande bien quel peut-être l’intérêt de tout ça.
On s’accroche, on se force à continuer et puis … pas de déclic, mais tout doucement on s’intéresse à ces personnages, c’est des gens normaux, des gens comme nous, pas des héros, des moyens, des médiocres, des lâches et des orgueilleux. Plus de 150 ans après les caractères sont les mêmes. La foi en l’humanité ça sera pour une autre fois.
Et puis sans s’en rendre compte sur le dernier tiers du roman on est subjugué, on a envie de savoir comment tout cela va finir si les gens peuvent changer ou à quel point ils peuvent s’enfoncer dans leur travers. Et on est pas déçu.
Alors on comprend, que l’important c’est pas l’histoire, heureusement parce que c’est pas les montagnes russes en terme d’action et les dialogues manquent de punch. Non l’important c’est les gens, leur comportement et leur sentiments. Et en ça Madame Bovary à très bien vieilli, l’égoïsme et la cupidité doublé d’indifférence de l’autre, quoi de plus actuel.
Heureusement Charles sauvent les meubles (sans mauvais jeu de mots), car au final c’est lui le seul héros de ce livre, lui le balourd niais sans charisme et sans ambition, il aura malgré tout aimé sa femme, simplement et sans condition.
Allez, un mot du style, on va pas se mentir, ça sauve le tout, parce que sans ça au bout de 100 pages j’aurais fermé ce bouquin définitivement. Mais faut dire que c’est brillant, pas un mot en trop ; l’art, magique presque, de faire passer des idées ou des images en une poignée de mots là où les besogneux mettraient un paragraphe. Vous voulez un exemple en voici deux :


« Le dénigrement de ceux que nous aimons toujours nous en détache quelque peu. Il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure en reste aux mains. »
« Sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l'ennui, araignée silencieuse filait sa toile dans l'ombre à tous les coins de son cœur. »


Ce livre vaut le peine d’insister, dommage qu’il soit si rébarbatif de prime abord.

thiebast
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le 8 févr. 2017

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