Madame Bovary c'est une question : Emma mérite-t-elle des claques, la corde ou de finir dans un bordel mexicain ? Plus sérieusement, la véritable question qu'on peut se poser c'est "suis-je plutôt du côté du gentil, mais un peu con, Charles, ou de Emma, qui développe un genre de connerie bien à elle".
Oui, je fais dans le vulgaire aujourd'hui car j'ai rarement eu autant des envies de meurtres qu'en lisant Madame Bovary. Souhaitant rentrer dans le récit, la prendre (par les bras) et la secouer dans tous les sens en lui criant "non mais bordel de merde, c'est pas bientôt fini ?!"
Car la belle Emma Bovary souffre d'idéaliser très légèrement la vie. Dotée d'un romantisme exacerbé, relié à une arrogance sans commune mesure et une méchanceté qui a fortement influencé Jafar et Maléfique, Emma ne part pas trop avec le bagage de l'héroïne de roman.
Faut dire que de l'autre côté du ring, on a Charles, sorte d'incarnation vivante de la niaiserie, dont la grandeur n'a d'égale que sa lucidité. Bref, il est médecin, mais plutôt médiocre. Il se marie avec une vieille qui a le bon goût de claquer rapidement et tombe totalement amoureux de Emma, étant au petit soin avec elle pendant plusieurs années sans jamais se rendre compte qu'elle le traite un peu comme la dernière chaussette percé d'un cul-de-jatte.
Et donc Madame Bovary, c'est l'évolution de ce ménage là. A travers les déménagements, les nouveaux personnages, les rêveries et tromperies d'Emma. Le tout avec le style de Flaubert. Un style qui m'a parfois assommé (au début surtout) et qui, à d'autres moments, m'a totalement réveillé, captivé.
Il faut dire que ces envies de meurtres envers Emma sont, comme la souligné un ami, autant de preuve de réussite de Flaubert. Il a distillé dans mon coeur des émotions très puissantes.
Je ne raconterait pas tout le récit, parce que les autres critiques le font bien mieux que moi. Mais globalement l'histoire m'a convaincu par moment, mais pas tout le temps. Le passage avec Rodolphe (surtout le début) m'a assez peu intéressé, la fin, elle, m'a pas du tout accrochée. Globalement, les personnages ne m'ont pas non plus plu.
Il faut dire, surtout, que je n'ai pas un regard de littéraire, quand je lis un roman. Je ne cherche pas les techniques, les détails, je n'ai pas l'oeil vif, comme je peux l'avoir face à un film. J'en ai conscience, je sais donc que je suis passé à côté de beaucoup de beaux détails. Le style m'échappe et je m'en excuse.
Moi qui suis bercé par Zola, je ne vois pas, forcément, les avancés de Flaubert, sans lesquelles l'auteur de Germinal n'aurait pas existé.
Du coup, un style que je n'ai pas compris, une histoire qui ne m'a pas accroché et des personnages que je n'ai pas aimé ... Malgré tout cela, la lecture fut plaisante, mais sans plus.
Voilà pourquoi je met un 5.
PS : Allez plutôt lire la critique ci-dessous :
http://www.senscritique.com/livre/Madame_Bovary/critique/22700782