Ce livre a pour moi été une déception. Plusieurs raisons ont concouru à me rendre cette lecture revêche :
- Le style de l'auteure : il est sans conteste brillant ; sa maîtrise du verbe est parfaitement gérée, ... mais elle transpire. En effet, aucun mot semble n'avoir été laissé au hasard, le travail de l'écriture s'impose lourdement au détriment de tout le reste. J'ai l'impression d'avoir eu entre les mains une démonstration de virtuosité stylistique. Par conséquent, Franz-Georg/Adam/Magnus n'a pas pris forme. Il est resté un personnage inodore, irrémédiablement enfermé dans ses pages de papier...
- Les pauses intercalaires : "Magnus" est scindé en chapitres – dits fragments – qui sont eux-mêmes entrecoupés de courts poèmes/notules/séquences/... évoquant ou explicitant Magnus et/ou son monde. Je n'ai pas tant à reprocher à ces « césures » le fait qu'elles cassent le rythme du roman, mais plutôt leur absence d'intérêt. Elles m'ont donné l'impression de perdre mon temps, principalement quand il s'agissait de poésie. Faute de goût, manque de romantisme ou esprit trop terre à terre, les vers m'ennuient.
-Le genre du roman : je pense qu'on peut volontiers classer "Magnus" dans les romans initiatiques voire les contes philosophiques. Une fois pour toutes, je comprends que je suis réfractaire à ce type de littérature. Ce livre m'a vaguement rappelé "L'alchimiste" de Paulo Coelho, qui demeure pour moi une expérience passablement... pénible (C'est principalement la chute du roman qui me rappelle "L'alchimiste". Il y est question d'une rencontre mystique dont l'interprétation me laisse tout à fait stupide, faute d'intelligibilité...).
En somme, "Magnus" est un roman dont je peux sans problème reconnaître la richesse, mais ce n'est absolument pas le genre de livre susceptible de me décocher une flèche en plein cœur...
Une lecture que j'aurais sans nul doute avortée si j'avais su qu'elle recelait une fin aussi dépourvue de rationalité/clarté.