florilège
Pour le coup je me retrouve assez et même très d'accord avec ce texte de Céline, qui m'amuse aussi du fait que sa critique n'est pas finalement si différente de ce qu'on pourrait faire aujourd'hui...
Par
le 18 juil. 2024
"La grande prétention au bonheur, voilà l'énorme imposture ! C'est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbuvables. Y a pas de bonheur dans l'existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois... " C'est avec des gens heureux qu'on fait les meilleurs damnés. "Le principe du diable tient bon. Il avait raison comme toujours, en braquant l'Homme sur la matière. Ça n'a pas traîné. En deux siècles, tout fou d'orgueil, dilaté par la mécanique, il est devenu impossible. Tel nous le voyons aujourd'hui, hagard, saturé, ivrogne d'alcool, de gazoline, défiant, prétentieux, l'univers avec un pouvoir en secondes ! Eberlué, démesuré, irrémédiable, mouton et taureau mélangé, hyène aussi. Charmant. Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace. Voilà le grand miracle moderne. Une fatuité gigantesque, cosmique. L'envie tient la planète en rage, en tétanos, en surfusion. Le contraire de ce qu'on voulait arrive forcément. Tout créateur au premier mot se trouve à présent écrasé de haines, concassé, vaporisé. Le monde entier tourne critique, donc effroyablement médiocre. Critique collective, torve, larbine, bouchée, esclave absolue."
"Mea culpa"(1936), Céline
Créée
le 24 janv. 2020
Critique lue 728 fois
24 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Mea Culpa
Pour le coup je me retrouve assez et même très d'accord avec ce texte de Céline, qui m'amuse aussi du fait que sa critique n'est pas finalement si différente de ce qu'on pourrait faire aujourd'hui...
Par
le 18 juil. 2024
Quand on fait son mea culpa, c'est que l'on reconnaît une faute a priori morale. Or, ici ce n'est pas le cas, il s'agit juste d'une erreur de jugement. Si le capitalisme soviétique ou plus...
Par
le 11 oct. 2016
Du même critique
Après l’approche assez originale de Daoud, il est temps de revenir sur un devenu classique hors- norme : L’ Étranger de Camus. Tant il est me semble t’il aimé pour de mauvaises raisons : une langue...
Par
le 22 août 2018
57 j'aime
95
« 12 hommes en colère » est l’un des films que j’ai le plus vus, avec fascination, avec émotion. C’est un huis-clos étouffant donnant pourtant à l’espace réduit une grandeur étonnante – et le...
Par
le 17 févr. 2019
54 j'aime
36
Je n’ai jamais regardé un film danois qui ne m’ait pas plu. Celui-là avait des airs de Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll et je n’ai pas été déçue ! Pendant la plus grande partie du...
Par
le 6 oct. 2022
52 j'aime
51