Ce roman est l’occasion pour Balzac de développer une idée qui a toujours parcouru ses récits : celle que les émotions que l’on ressent peuvent avoir un impact sur notre santé physique et notre espérance de vie. Ayez trop d’émotions (que ce soit d’amour, de haine ou de peine) et cela vous épuisera l'âme jusqu’à en mourir. Ayez par contre une pensée stoïcienne et vous vivrez longtemps. Ainsi, nombreux sont les personnages dans les écrits de l'auteur à mourir subitement d'un mal inconnu suite à un chagrin d'amour.
Si cette théorie peut prêter à débat, il n'en demeure pas moins qu'elle reste un pilier de l'oeuvre balzacienne qui trouve toute sa consécration dans ces Mémoires de deux jeunes mariées.
Sous la forme épistolaire, Balzac confronte deux femmes issues du même cercle social. Alors que l’une, Armande de Chaulieu, suivra la passion et les grands amours, dilapidant sa richesse au passage, la seconde, Renée de Maucombe, restera pragmatique, sacrifiant ses envies pour une existence douce et sans aléa, les gages nécessaires à une longue vie.
Entre ces deux modes de vie, Balzac ne tranche pas vraiment pour définir lequel est le meilleur même si dans une lettre qu’il écrira à son amour Mme Hanska, il déclarera qu’il préfère tout de même la courte vie de Armande de Chaulieu, bien plus riche en événements.