1920, au large de Cherbourg. Un vieux et une jeune fille vivent reclus sur une île, dans une demeure dont les fenêtres sont si hautes que nul ne peut y voir son reflet. Cadre digne d’un conte, pour une histoire prometteuse. L’arrivée de Françoise, infirmière de métier, va peu à peu lever le voile sur cet étrange couple, si tant est que s’en soit un. J’ai aimé l’interdiction faite à Françoise de poser toute question personnelle à sa patiente ; l’occasion pour l’autrice de jouer de sa plume en inventant mille et une tournures permettant de recueillir des informations sans en avoir l’air. Malheureusement, mon engouement s’arrête plus ou moins là. Il semblerait que j’ai été vexée par ce personnage de l’infirmière.
Dès le début, le lecteur avance à son rythme ; on la suit dans ses raisonnements, dans ses actes et voilà que l’on découvre ce qu’elle manigance au détour d’une page, en même temps que le vieux. Il m’en fallait pas plus pour me sentir trahie !
Je me suis alors difficilement laissée convaincre par la tournure que prenait l’histoire. De fines analyses sur des classiques de la littérature ont spontanément réveiller mon intérêt mais le plat des personnages m’a empêché de savourer pleinement les quelques réflexions menées sur la beauté, la passion et le rapport à la différence qui m’ont semblé finalement assez superficielles.
« Mercure » a toutefois la particularité d’avoir une fin alternative ; si j’ai préféré la seconde, je n’arrive toujours pas à savoir si j’ai aimé avoir ce choix ! C’est amusant d’être témoin des tergiversations d’un auteur mais j’apprécie aussi marcher à ses côtés jusqu’à un point final qui est celui ayant emporté sa conviction profonde.