Après la Mécanique du Coeur, la barre était très haute, mais Malzieu nous offre une fois de plus une oeuvre magistrale, largement à la hauteur de mes espérances.
Nous retrouvons cette écriture pleine d'images incongrues mais magnifiquement bien pensées et très poétiques qui caractérise notre auteur. Comme toujours, le regard du narrateur sur le monde est presque celui d'un enfant, davantage pour son recul vis-à-vis des choses rationnelles que pour sa naïveté. Nous retrouvons cette forme à cheval entre le roman et le conte, entre la réalité et le rêve, entre le monde des hommes et celui des oiseaux. Car il est ici question d'un homme qui aspire à la liberté tout en étant terrassé par un cancer, sa "betterave". D'un milieu très réaliste - le milieu hospitalier - nait un événement fantastique (au sens large, là où le fantastique selon Todorov hésite entre une interprétation réaliste et une autre surnaturelle, Métamorphose en bord de ciel se voue uniquement à une lecture surnaturelle) : sa métamorphose.
Le tout est légèrement larmoyant sans s'enfoncer dans le mélodrame ridicule, sans omettre l'humour qui est tout de même bien présent, martelant le récit de sourires attendris. Les personnages, quant à eux, se font de plus en plus attachants au fil de l'histoire, si bien qu'on s'immerge vite dans ce livre. Ceci est même un euphémisme ; ce livre est un gouffre pour l'esprit.
Le petit plus : les images qui illustrent le roman rendent la lecture d'autant plus agréable et précieuse.
A lire absolument sans plus attendre !
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