Après avoir dévoré le premier roman, Metro 2033, je me suis immédiatement lancé dans la lecture de ce Metro 2034, se situant un an après les événements du premier.
Tout d'abord, ce Metro 2034 n'est pas une suite directe du premier roman. Quelques personnages reviennent, les événements du premier sont évoqués, mais Artyom n'est pas le héros. Ici, on suit trois personnages différents : Hunter, un revenant du premier livre ; Homère, un vieillard nostalgique qui est obsédé par le besoin de laisser quelque chose derrière lui ; et Sasha, une jeune adolescente touchante et sincère qui vit en paria.
Ce deuxième roman, beaucoup plus court, est clairement en deça de son aîné. Je dis clairement, alors que finalement, il garde une immense partie des qualités de ce dernier. L'ambiance est toujours aussi incroyable, les descriptions des lieux sont immersives, les longs passages philosophiques ont toujours leur charme, les personnages sont attachants... Encore une fois, on a l'impression de marcher au côté des protagonistes, de partager leurs peurs, leurs réflexions, on aime cet univers autant qu'il nous dégoûte.
Et justement, premier point négatif, la structure. Metro 2033 arrive à nous captiver avec les longues descriptions et les longues réflexions, car on ne suit qu'Artyom. Ici, le premier tiers de Metro 2034 est vraiment difficile avec le passage d'un personnage à l'autre toutes les deux pages... Pour un livre donc la qualité première est l'univers, la structure que l'auteur a choisie casse complètement l'immersion. Heureusement, après un tiers, les personnages se regroupent et on se retrouve à nouveau ensorcelé par le livre, comme avec Metro 2033.
Second point négatif, l'enjeu. Metro 2034 base toute son intrigue sur une épidémie touchant une station et la possible contamination de tout le métro qui va suivre. C'est un enjeu important, bien sûr, mais on est loin de la menace des "Noirs", de la frayeur qu'ils font éprouver, du flou qui règne autour eux et surtout de la fin dantesque, triste, de Metro 2033 (même si la fin de Metro 2034 est touchante aussi et réussite)
Mais voilà, le livre se laisse dévorer quand même, on aime replonger dans ce métro moscovite avec le talent de Dmitri Glukhovski, talent aussi bien pour décrire parfaitement un univers post-apocalyptique sale et cruel, que nous faire réfléchir et ressentir. Le personnage de Sasha est vraiment bien écrit, touchant, et arrive à nous émouvoir jusque la fin... Une fin encore une fois triste, cruelle, qui laisse un petit goût de tristesse quand on referme le livre, terminé.
Une suite qui a du mal à démarrer, mais qui est aussi efficace que son prédécesseur !
PS : D'ailleurs, c'est amusant de noter que, finalement, le schéma entre 2033 et 2034 se répète; Hunter est celui par qui l'aventure démarre et Artyom est celui qui clôt cette dernière. Hunter, encore une fois, lance une machine qu'il ne peut arrêter. Et qu'encore une fois, Artyom lui, l'arrête dans le plus grand des fracas.