Se passant juste avant Le Crime de l'Orient Express chronologiquement, Meurtre en Mésopotamie c'est la petite enquête de Poirot au milieu de l'Irak qui se boit comme un James Bond qui se passe à l'autre bout du monde, le changement de décor n'est pas nécessairement justifié mais cela fait voyager.
Nous suivons Miss Leatheran, infirmière très anglaise, à cheval sur les principes, se sentant constamment obligé de se justifier dès qu'elle écoute à la fenêtre, émettant des avis sur tout le monde etc... bref une personne assez effroyable quand on y pense.
Après un meurtre des plus mystérieux, l'aide de Hercule, alors dans les parages, est demandée.
Christie nous sert du pur Poirot, mettant en évidence son excentricité (que notre infirmière met sur le compte qu'il soit étranger... ). Ainsi, pour la première fois nous lisons Poirot "dans le texte", c'est à dire sans que le narrateur corrige ces phrases grammaticalement.
Christie a dû beaucoup s'amuser à écrire cette enquête, cela se sent. Il y a de nombreux dialogues loufoques (notamment sur la classe d'un assassin qui porte ou non une fausse barbe), le mode opératoire du meurtre, pas très subtil, semble cartoonesque...
Elle se permet même une scène où notre narratrice... se touche (littéralement), évidemment le tout tourné de manière "subtil" dirons-nous.
Mais sinon c'est un livre où on s'amuse beaucoup dans la deuxième partie, malgré l'ambiance sur le lieu du crime qui semble bien lourde. Cela contrebalance un dénouement très entendu sans grande surprise. Le puzzle est fini, toutes les pièces sont à leur place,même si certains détails sont étonnants d'invraisemblances
Comme ne pas reconnaitre en son mari son ex-mari...
Mais il manque cette pièce surprenante qui placerait l'enquête dans une autre sphère. Ce petit plus qui mettrait cette enquête que j'ai vécu comme étant drolatique, comme une enquête marquante.
Bref un Poirot qui se lit comme du petit lait, mais les habitués seront déçus de l'enquête, assez bancale, et de certains gimmicks de Christie que l'on voit arriver comme un train qui roulerait sur de la porcelaine.
Notons juste, que à mettre 5 sucres dans son thé (surtout que les tasses ne doivent être bien grandes), je me demande comment Poirot n'est pas encore diabétique.