"Laissez moi vous parler des baleiniers" "Laissez moi vous parler du harpon" "Encore un mot sur le cachalot et son anatomie" " encore quelques mots sur la mythologie qui entour la baleine" ...
Voilà, j'ai l'impression d'avoir lu ça sur 900 pages... On devrait avoir un avertissement dans les premiers pages du genre: "la partie essentielle de l'ouvrage tient plus de l'essai sur les cétacés que du roman à proprement parler".
Le livre doit raconter une histoire sur...allez...300 pages pour faire large. Le reste, c'est que des égarements se rapportant plus ou moins au sujet.
Ce qui fait que la structure narrative est complètement éclatée, ça part dans tous les sens et moi, quand il n'y a pas de schéma narratif fort, je lâche l'affaire. J'en ai rien à foutre des différentes espèces de cétacés ! J'ai lu ça parce qu'on nous dit que Moby Dick, c'est l'Odyssée de l'Amérique. Et bien, je préfère largement relire Homère.
Je ne vois vraiment pas ce qu'apporte toutes les parties où Melville nous donne des cours d'anatomie, d'histoire et de mythologie. Pure perte de temps !
Même si quelques passages m'ont plu sur la relation complexe de l'homme à la nature et sur le traitement de Moby Dick comme blessure narcissique, car le cachalot blanc, ce n'est pas seulement un monstre titanesque et sublime, qui rend l'homme impuissant et le réduit à rien, c'est une entité rusée et maléfique, qui vise à détruire l'Homme en tant qu'il incarne le dépassement de la nature par lui même. Achab est investi d'une vengeance métaphysique car il ne venge pas seulement sa personne, à travers le cachalot blanc, il venge l'humanité tout entière; car Moby Dick est l'ultime outrage de la nature adressée à l'Homme.
Un livre assez intéressant sous plusieurs aspects, possédant une réelle portée philosophique mais plombé par de trop fréquentes (et trop longues) digressions.