Ecrire un critique de Moby Dick pour qui se prétend écologiste (deux ans sans viande et un an sans poisson) est un défi qui me plait, d'autant que c'est un hommage qui va suivre, Moby Dick est déjà un hommage d'ailleurs, un hommage à cette confrérie d'aventuriers chasseurs du siècle dernier.
Mais finalement, plus que les chasseurs, ce sont bien ces majestueuses baleines qui sont à l'honneur avec les erreurs de l'époque (les baleines sont des poissons pour l'auteur...)
Là où trop d'oeuvres contemporaines (tous supports confondus) sont pauvres et n'abordent leur thématique que de manière bien superficielle, Moby Dick est une oeuvre complète et intégrale : chacun des aspects de la vie des baleiniers est abordée : dépeçage, vigile, cuisine et bien sûr harponnage. Le léviathan possède néanmoins la part du lion du récit, pour vous l'illustrer, l'évent et la queue feront l'objet de chapitres dédiés.
Très appréciable est également l'humanisme du narrateur à l'égard des hommes non occidentaux.
Si l'ouvrage fait preuve d'un humanisme et d'une étude approfondi, il demeure en revanche pauvre en terme de réflexion humaine ou naturelle. Si on peut saluer l'écologisme du récit (et c'est peut-être le premier), il me parait bien faible à côté des Racines du Ciel de R Gary.
Ainsi Achab dans son obsession pour la baleine blanche n'est jamais plus exploré que ça.
Les analyses religieuses occupent également une ennuyante et importante partie du roman.
Moby Dick est un pavé, je ne le recommanderai donc pas trop à des lecteurs néophytes, en revanche si vous voulez prendre le large et que vous avez déjà un peu lu, il devrait vous satisfaire.