Le témoignage que donne Jurgen Quandt, un pasteur et aumônier Allemand à l’époque du récit, explique clairement, (quoique de façon pas très exhaustive) l’enjeu, les causes et les problèmes de l’addiction dans notre société.
La jeunesse n’a pas un problème avec la drogue, la jeunesse a des problèmes au départ, nuance. Et la drogue (familiaux, sociaux, etc.) leur permet de se réfugier dans un monde un peu plus supportable.
L’addiction, on sait tous comment elle vient, mais pas souvent pourquoi, or c’est le pourquoi qui est plus important ; les motifs qui les poussent à se droguer.
Même si la cocaïne est un des thèmes principaux, il est surtout question d’addiction et elle se décline sous plusieurs formes aujourd’hui : jeux, alcool, pornographie, télévision...
Dès lors il est important de prendre conscience des motifs qui fait naître l’addiction pour la contrecarrer.
« Les condition de vie des jeunes ne se sont pas améliorées. Aux vieux problèmes s’en sont ajoutés de nouveaux. De plus en plus de jeunes portent une arme sur eux et n’hésitent pas, le cas échéant, à en faire usage.
On constate aussi, souvent, un nationalisme aggressif accompagné d’une propension à se laisser influencer par la pensée fasciste.
La plupart des jeunes avec qui nous travaillons à la Maison [une sorte d’église pour jeunes] viennent de familles ouvrières. Malgré l’amélioration apparente du niveau de vie, leurs conditions de vie n’ont cessé, ces dernières années, de se détériorer : l’école leur impose un stress croissant, une course à la performance de plus en plus dure, au sein de classes surchargées. Hors de l’école ils connaissent le chômage et les conflits familiaux.Circonstance aggravante dans des grands ensemble où habitent 45 000 personnes les problèmes se posent immédiatement en terme de masse (masse de jeunes chômeurs, masse d’échecs scolaires ou de conflits familiaux, etc.). En outre, l’environnement « naturel » ne comporte plus guère de nature et n’offre donc plus que des possibilités réduites de détente et d’épanouissement [...]
Ces grands ensembles sont conçus uniquement en fonction de la rentabilité du capital, et non pas des besoins des êtres humains. On a ainsi à imposé à ceux-ci un mode de vie dont les conséquences, seulement soupçonnées jusqu’à présent, deviennent aujourd’hui de plus en plus évidentes. Les difficultés matérielles sont toujours à l’origine de bien des conflits et problèmes.
Les loyers élevés, les prix sans cesse en hausse des produits de première nécessité, contraignent les deux parents à travailler, obligent hommes et femmes à investir toujours plus d’énergie et de forces vitales dans le labeur quotidien, sans que pour autant cela leur apporte bonheur et fortune. La drogue est, depuis toujours, un des plus horribles moyens utilisés pour empêcher les hommes de prendre conscience qu’ils sont victimes de l’évolution de la société. Telle est exactement la fonction exercée, depuis fort longtemps, par l’alcool dans la classe ouvrière. Ces dernières décennies, d’autres drogues sont venues s’y ajouter : les médicaments psychotropes, dont le commerce est légal et est des plus fructueux, et des produits illégaux mais non moins rentables, comme l’héroïne et la cocaïne.
En fait, le plus étonnant n’est pas le nombre de toxicomanes mais le nombre de ceux qui, en dépit d’énormes difficultés, ne recourent pas à la drogue. »