Capitaine Holly ! Capitaine Holly ! Capitaine Holly ! Capitaine Holly !

Quelle déception.
Après Nuits noires, étoiles mortes, 22/11/63, Histoire de Lisey, Docteur Sleep, Stephen King me déçoit de plus en plus. L'un des défauts qui réapparaît le plus en ce moment, c'est l'oubli de l'intrigue principale. Quand on raconte une histoire, il y a certaines choses qu'il ne faut pas oublier, déjà, il va y avoir un lecteur qui lira la nouvelle, on est un peu obligé de s'apposer des contraintes et ces contraintes sont pas là simplement pour restreindre la liberté du narrateur, bien sûr que non, elles sont là pour remettre sur les rails l'écrivain, autrement sans ça, il partirait dans toutes les directions, il ferait ce que bon lui semble. "Oh tiens, je vais partir dans mes délires sexuels, oh tiens, je vais apposer mon avis sur la politique, oh tiens, je vais tuer ce personnage n’importe comment parce que j'en ai envie."
Savoir que quelqu'un regardera notre œuvre, nous oblige à nous museler, ce que ne fait plus Stephen King ces derniers temps même si toute la famille du King est passée sur le roman (Quelle objectivité !), on a vraiment l'impression qu'il se déroge de toutes obligations. Par exemple, Docteur Sleep est juste trop long pour rien, c'est la première fois que je vois ça mais l'histoire est introduite au bout de 200 pages et il faut attendre plus de 500 pages pour voir l'histoire bouger (c'est encore pire qu'Insomnie !) C'est véridique, mais les ennemis principaux du livre se ramènent dans la ville de Torrance à la fin du livre. 22/11/63 est une bonne intrigue mais mal racontée, Stephen King ne peut s'empêcher de raconter tout et n'importe quoi, et de faire du misérabilisme tout le temps (Oh la pauvre Sadie, allez vas-y raconte nous toute ton histoire alors qu'on s'en fout.) (oh la pauvre élève accidentée) (Oh le pauvre petit Dunning).


Mr Mercedes est le bouquin que j'attendais depuis un petit moment, un polar n'est que le bienvenue surtout que j'ai de bons souvenirs de Chantier. En plus de ça, je meurs d'envie de lire Fin de Ronde, la couverture me fascine tellement.


Résultat des courses, Mr Mercedes commence juste très bien, une introduction très imagée sur moins de 50 pages, parfait ! On a le tueur à la Mercedes et Bill Hodges introduits, et l'indice qui permet au personnage d'avancer (le parapluie bleu de Debbie).
Mais après ça, l'histoire ne se perd pas forcément, on suit les péripéties du tueur et de Bill, tout va bien.
Ce n'est qu'arrivé vers la moitié du bouquin, que Stephen King abandonne toutes crédibilités. Déjà, qu'on me pende pour ce que je vais dire, mais quand on est vieux (60 ans), gros, et usé par la vie, comment peut-on amorcer une relation avec une femme mûre de 40 ans ? J'imagine que ça doit faire plaisir à Tabitha de lire ça puisqu'on dirait un nouveau délire sexuel de SK. La romance est mal amenée de toutes façons, du jour au lendemain ils couchent ensemble ! Attendez deux secondes, Bill Hodges n'est pas Marlowe, il n'a pas le même charisme, et ce serait stupide de vouloir le faire vivre la même vie que son homologue des années 40 ! Au lieu de créer un personnage en soi, SK ne peut pas s'empêcher de dénaturer le fait même d'être "retraité".
Après ça, l'histoire se perd une fois de plus, on assiste à Janey qui raconte toute sa vie à un flic alors qu'il lui demande juste des infos sur Olivia sa sœur, mais franchement Bill fait son Oldham ou quoi ? Il reçoit une quantité d'informations à des questions qu'il n'a même pas posé ! Cela va à l'encontre des personnages de polar qui ne dévoilent pas tout.
Après ça, on passe sur les émois du flic avec Janey, pour continuer sur l'histoire qui n'a aucune importance, pourquoi raconter les péripéties d'une famille qui est partiellement liée au meurtrier ? La mère de Janey (mais on s'en fout !), puis le tueur en a marre d'être oublié par le scénario, il va alors tuer Janey, meurtre que Bill va facilement accepté. Après tout, il ne se connaissait que depuis 3 jours ! Par contre, Bill est au début de l'histoire suicidaire, la mort d'une femme qui l'aimait ne lui porte pas le coup fatal ? ILLOGIQUE.
C'est frustrant, mais l'intérêt qui m'a permis de continuer à lire, c'est le personnage du tueur. Après, ne pensez pas que ce dernier est juste ultra intéressant, malheureusement pour lui, Stephen King va encore essayer de nous faire détester le personnage par des stratagèmes fallacieux. Le meurtrier va alors utiliser des remarques racistes, homophobes, misogynes à outrecuidance ce qui le rend juste ridicule. Bizarre, j'ai déjà vu ça dans Rose Madder, espérons que les ressemblances s'arrêtent là.


Ce bouquin est aussi très mal narré, on a vraiment l'impression que Stephen King se perd dans l'histoire et change d'avis plusieurs fois, comme avec les personnages de la famille de Janey, qui ne sont pas censés jouer un rôle très important et qui se retrouvent catapultés sur le devant de la scène, ou bien l'âge des personnages (c'est la première fois que j'ai eu autant de mal pour comprendre quel âge ont les protagonistes) Holly et Olivia étaient toutes les deux des quinquagénaires dans ma tête.
Il y a aussi le pauvre personnage qu'est Pete Huntley, ancien coéquipier de Bill, il aurait dû être plus mis en avant, plus que la crétine providentielle qui sert à rien, Holly.


Holly m'a fait vomir du sang, à cause d'elle, la fin est juste ridicule.
Déjà, expliquez moi comment ils ont réussi à déjouer le piège de Brady ? Le pauvre, depuis le début, le meurtrier est dans la pure panade, il n'arrive à rien faire de concret. Le voir jouer les Laurel et Hardy porte un coup fatal à l'ambiance. Au lieu d'être dans un monde noir, sombre et dangereux comme la scène du début l'introduisait grâce à la crise économique et les demandeurs d'emploi, on est dans le monde des belles coïncidences où les personnages sont niais (Jérôme) et où tout le monde est parfait (Janey et Holly). On préfère plutôt représenter le méchant comme un crétin vigilant puisqu'il a complètement oublié qu'un ordi, avant son autodestruction, pouvait être arrêté avec le bouton de démarrage. Et qui sait qui va sauver le monde ? Holly ! Même si elle doit avoir plus de 40 ans, elle connaît les ordinateurs sur le bout des ongles (le pire c'est que Jérôme est dans la même pièce et qu'il fout rien, Barney, le roi du Tournevis, le spécialiste en électronique !)
Ensuite, il faut trouver le mot de passe, qui c'est qu'on appelle ? Capitaine Holly ! Capitaine Holly !
Quand ton niveau de scénario s'est réduit de 3, tous les flics du monde entier se tournent vers toi.
Et dire que Holly, il y a 100 pages de ça faisait de la figuration et qu'elle s'est juste incrustée comme une malpolie dans le casting principal.
Pendant ce temps là, Brady a pris une incroyable avance puisqu'il est en train de regarder le concert avec sa veste Kamikaze. Hum étrange, Brady en fauteuil roulant, et chauve pour ne pas qu'on le reconnaisse. Hum... Cela me rappelle étrangement Rose Madder et en plus, Norman le policier se fait ridiculiser par une noire qui fait du karaté alors que c'est un flic psychopathe, je sais pas pourquoi mais ça a annoncé le glas sur le destin de ce pauvre Brady. Norman s'est fait pisser dessus, Brady va forcément être réduits plus bas que terre.


Les héros vont alors se rendre compte que le tueur est parti dans le concert qui fait beaucoup de bruit, avec des milliers de gamines qui y vont. Hum, c'est bizarre, j'ai quand même un doute, peut être qu'il est parti s'exploser dans l'épicerie du coin ? Qui sait ?


Bref, ils y vont, et qui sait qui va sauver encore une fois la situation ? Capitaine Holly !
Avant d'ériger sa postérité par son acte héroïque, on va se reposer deux secondes sur son passé... "Il était une fois, une pauvre fille traitée comme une merde au lycée parce qu'elle a des problèmes psychologiques... blablabla."
Bon sang de bonsoir, pour inspirer de la pitié, il faut forcément la connaître mais les moyens utilisés sont très peu subtiles, surtout qu'on est à la fin.
La subtilité est parti se pendre quand elle a vu que Brady prend trois ans à activer son gilet, que Holly et Jérôme vont trouver le tueur direct quand ils sont rentrés dans la salle de concert gigantesque, que Hodges a sa crise cardiaque, que Jérôme ne fait rien du tout, que Holly va réussir à mettre à bas le tueur en deux coups et qu'elle va le traiter du nom de son souffre-douleur d'antan.
0 subtilité.
Il n'y avait, je dis bien aucune chance pour que les héros déjouent les plans du tueur, ils étaient en retard, le tueur a mieux préparé son coup, plusieurs facteurs les ont retardé etc...
Pour la peine, j'aurais préféré une fin tragique, avec l'explosion du kamikaze, comme ça, on aurait pu éviter la rencontre post-accident niaise avec les remerciements du maire "Bravo à vous ! D'avoir déjoué les lois de la logique !" Ce pauvre Bill n'a pas eu de chances lui, aucune récompense, aucune mention, juste un oubli. Pour la peine, je veux bien l'oublier, c'est une loque humaine, bon à ruminer sa vieillesse.
Le pire c'est qu'il me reste deux livres à lire "Carnets Noirs, et Fin de Ronde", j'ai encore beaucoup de peine à y penser. J'espère en tout cas que Holly ne réapparaitra pas... Pour l'amour du ciel, SK peut faire ça pour moi ! Après 60 livres, j'ai besoin de repos.
De toutes façons, le prochain livre que je vais lire, c'est le bazar des mauvais rêves et c'est un recueil de nouvelles, si ce livre n'est pas bon, alors rien n'est bon.

Diegressif
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes L'univers est infini et Le multiverse de Stephen King (Spoiler)

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le 28 oct. 2018

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