Ca n'est pas un livre qui avance. C'est un livre qui fait du sur place. L'intrigue ne démarre pas, les personnages ne se rencontrent pas ou à peine.
Cependant, cette micro-progression n'est peut-être que le reflet de la suspension dans laquelle lecteur comme narrateur et acteur se retrouvent plongés...
C'est l'été. Il fait chaud, le cerveau est ramolli et les nerfs irrités. Et le narrateur attend. Attend depuis des mois de surprendre qui s'introduit chez lui. Lui qui a fermé ses portes à la vie, les a ouvertes à son insu à une intruse qui ne lui est pas si étrangère... Elle aussi est dans l'attente. Celle, perpétuelle, d'être découverte par le propriétaire des lieux qu'elle occupe clandestinement...
Et plus prosaïquement, lui attend que la vie passe, surtout sans trop faire de vagues, si elle pouvait glisser plus que le traverser, ce serait merveilleux... Et elle attend de se refaire, que sa chance revienne... Mais aucun des deux n'a réellement conscience du monde dans lequel il vit. Tous deux survivent. L'un est détruit de l'extérieur, l'autre de l'intérieur. Mais vont-ils pour autant se rencontrer? Se bouleverser l'un l'autre? Non, malgré le choc provoqué, chacun reste à sa place pour ne surtout pas interférer dans la vie de l'autre plus qu'il ne l'a déjà fait.
C'est peut-être bassement occidental comme réaction, mais ça manque, cet "effet collatéral"...