Voilà un livre sombre, désabusé, pessimiste mais clairvoyant sur la nature humaine. A la manière d'un conte romancé une histoire dure dévide son écheveau. Un ogre, une sorcière, une petite fille, un prêtre, des parents miséreux... Mais où est le prince charmant ?
Le scénario plutôt évident, mais rien n'est jamais sur, se déroule calmement par allers-retours entre les différents personnages. Les voix se succèdent et la psychologie, les ressorts de chacun mettent à jour leurs actions et les choix qui conduisent au drame. Cela pourrait faire penser à une histoire de Eugêne le Roy qui m'a retourné plus d'une fois dans ses récits si tristes ou de Maupassant (La petite Roque par exemple), un peu comme si ce grand auteur du 19 ème avait transformé une de ses nouvelles en roman. Effectivement cette histoire est terrible et malheureusement, reflète, est en dessous de la réalité. Le pouvoir et la méchanceté d'un homme encore une fois associé à la bêtise et à la misère environnante construit une tragédie où on a envie d'hurler. Hurler contre l'injustice, hurler contre la violence, hurler son dégoût devant tant d'horreur. Le monde où nous vivons en est imprégné et gangrené. Sans justice, pas d'espoir. C'est ce qui manque peut être aux mots de FB, de l'espoir car dès le début on projette la mort de Rose. Dès le début on sent, on sait qu'on va plonger dans un égout glauque et nauséabond, celui d'une condition humaine putride et dérangeante, celui de l'Homme que l'on déteste et qu'on aurait pu être.
Rien, le néant aspire Rose comme il nous prendra car les mots, constat pessimiste de l'auteur ne sont rien. Ils sont vides et n'ont aucun pouvoir !