Une belle surprise. Acquis un peu au hasard, en fouinant dans les rayons de la librairie, sur la foi de la quatrième de couverture. Qui donc a dit qu'il ne fallait jamais se fier à une quatrième de couverture ? Ce n'est même pas la réputation de l'auteur qui m'a fait acheter ce bouquin, puisque je ne me suis aperçu qu'a posteriori que Gaiman était aussi et surtout l'auteur d'American Gods. Que j'ai prévu de lire également, d'ailleurs, et ce n'est certainement pas la lecture de Neverwhere qui va m'en décourager?
Un bouquin finalement assez difficile à catégoriser. Rien de très novateur en soi, mais un cocktail particulièrement bien dosé d'ingrédients divers et variés, tous largement utilisés dans la littérature fantastique, voire policière, mais que j'avais jamais vu mélangés ainsi, avec un tel à propos. On y trouve ainsi du steampunk, de la quête épique, du conte de fées, un inénarrable duo de tueurs (le vicieux et la brute), de l'évocation nostalgique du vieux Londres et de ses monuments (que je n'ai sans doute pas pleinement goûté), une composante de roman initiatique. Le tout assaisonné d'une touche de Peter Pan et rehaussé d'un soupçon de critique de la vie citadine bourgeoise et, j'ai envie d'ajouter, chiante.
Tout est servi dans une narration impeccable, fréquemment ponctuée de touches d'humour plutôt bien senties et sur un tempo suffisamment soutenu pour tenir le lecteur en haleine. Avec des personnages secondaires multiples et tous plus grunges et décatis les uns que les autres, qui composent tout au long du bouquin un formidable sabbat de sorcières autour du personnage principal que tente tant bien que mal d'être ce grand dadais de Richard Mayhew.
Ouais, vraiment une belle surprise : un vrai moment d'évasion en ces temps moroses.