Corneille c'est un peu comme la crème de marron : en fait j'adore, mais je ne pense jamais à en acheter au supermarché. Et si j'en trouve au fond du placard, je bouffe le tube en 10 minutes tellement c'est bon.
Vivent les vieilles baraques à la campagne où trainent encore des pièces que je ne connais pas, et vive ce merveilleux Nicomède qui se lit d'une traite, avec ou sans fromage blanc.
21eme pièce du vieux grigou de Rouen, c'est un véritable feu d'artifice qui tient le lecteur en haleine du début à la fin. Exit les histoires d'amour tragiques, les cadavres, les martyrs, Pierrot qui détestait se répéter décide de faire une pièce politique uniquement dédiée aux rouages et roueries du pouvoir : le gagner, le garder, à la force du poignet et surtout de la langue. Ça fuse entre le père, la belle mère, l'envoyé de Rome, le demi-frère, la maitresse et le fougueux Nicomède, c'est simple on se croirait dans un Mankiewicz tant les réparties sont drôles et méchantes. C'est à celui qui clouera le bec des autres le dernier, et en alexandrins finement ciselés s'il vous plaît. Molière peut aller se coucher.