Nos étoiles contraires par PepperH
Gros, gros coup de coeur pour ce roman de John Green qui est non seulement le seul adulte à surveiller les ados d'internet mais aussi un auteur pour jeunes adultes qui n'a plus besoin de faire ses preuves depuis longtemps.
Internet le sait, John Green vous fera entrevoir des merveilles puis pleurer toutes les larmes de votre corps en écrasant votre pauvre petit coeur malmené sous sa chaussure, et vous allez aimer ça. Ou détester, car tous les goûts sont dans la nature, mais il n'y aura probablement pas d'entre-deux.
L'histoire de Hazel Grace est à la fois terriblement émouvante et drôle, sans qu'il n'y ait de gags ni d'humour téléphoné. C'est vraiment un personnage d'adolescente, avec tous les élans grandiloquents de cet âge et ses montagnes russes, qui prend vie. Le personnage (fantastique) d'Augustus Waters est parfait.
Une grande force de cette écriture, ce sont les défauts de ces ados, que l'auteur n'essaie pas de faire passer pour de minis-adultes incognito. Ils se trompent, ils s'y croient, ils sont sarcastiques et disent qu'ils n'ont pas peur de la mort, alors qu'ils sont pourtant si fragiles.
Les personnages adultes sont également criants de réalisme, ils subissent leur histoire telle qu'elle leur arrive, et ne remettent pas en cause le cours des événements, en bons adultes fidèles à leur devoir, ceux qui ont renoncé depuis longtemps à essayer de jouer les héros.
Et c'est cette poignée d'adolescents, qui, en osant jouer les héros de leur propre histoire par défi ironique, deviennent des héros, dans un monde terriblement réaliste et terre-à-terre, tout en sachant très bien qu'ils ne peuvent pas défier la réalité. Mais c'est pas grave. Parce qu'au moins, ils peuvent bien s'amuser à essayer.