A en croire le New York Times et la totalité des internets, j'étais la dernière personne vivante à ne pas encore avoir lu The Fault in our Stars, et ça n'est pas sans une certaine pression que j'ai entamé ce roman adolescent qu'on disait impossible à ne pas aimer, et impossible à ne pas vous briser le cœur.

Tuons tout de suite le suspens : non, je n'ai pas pleuré, pas versé une larme au cours des deux trois petites heures consécutives de ma lecture, et John Green aura (hélas ?) failli à me briser le coeur. J'ai beaucoup souri, en revanche, presque tout au long du livre à vrai dire, tant sa plume, la voix d'Hazel, m'aura été sympathique, sincère, de sa naïveté et son ignorance adolescente à ses envolées lyriques exagérées et finalement tout aussi adolescentes.


C'est donc le style presque plus que l'histoire qui m'a fait adhérer à l'ensemble, car The Fault in our stars tombe à mon sens à plus d'une reprise dans l'écueil qu'il essayait d'éviter, à savoir définir ses personnages presque exclusivement par la maladie.

Ce n'est pas que le sujet soit mal abordé en soi, car si la maladie est omniprésente dans l'existence / la perception des personnages, l'auteur a le mérite, sans trop tomber dans le misérabilisme, de ne pas tenter de la rendre romantique en elle-même. Et les interrogations qu'elle amène aux personnages sont fortes, juste assez fines et dérangeantes pour le public adolescent du livre. Mais c'est là aussi que le livre trouve sa limite : tout adolescent peut-il se rattacher à ces interrogations, à ces problématiques ?

Paradoxalement, si ce sujet pouvait me parler (c'est qu'on y pense plus facilement quand on n'a plus quinze ans) c'est du coup à tout le reste que je me suis raccrochée, les passages "cancer-free", plus typiquement adolescent, les moments plus fantaisistes plus romanesques du livre (j'adorerais lire "An imperial affliction", le roman préféré - imaginaire - d'Hazel). Le roman recèle de jolies idées, de jolies phrases, de scènes qui fonctionnent à merveille (souvent les plus simples... okay ? Okay)

La plus belle réussite du livre reste sa narratrice : par petites touches ça et là, John Green dresse malgré tout un joli portrait d'adolescente, compose un personnage intéressant, humain et juste assez réel pour me remettre un paquet de souvenirs en tête, et me faire ressortir du livre avec l'impression d'avoir lu, à défaut du sublime chef d'oeuvre annoncé, un roman honnête, sincère.

A l'inverse j'ai regretté le côté bidimensionnel du personnage, qui manque un peu de définition au delà de son côté "cool" et de son amour pour Hazel. Le couple en lui-même vit une idylle certes sous l'ombre de la maladie et de la perspective de la mort, mais qui ne connaît en elle-même aucune faille, l'un adoptant les goûts de l'autres, chacun partageant si parfaitement leurs points de vue qu'il manque une bonne dispute, un peu d'aspérité qui à mon sens aurait permis une vraie grande émotion à la fin. Merde à cet âge là, cancer ou pas, une relation de couple connaît d'autres difficultés, et la maladie fait ici relativiser, non, efface, tout le reste.

La fin elle-même est assez particulière, très anticlimatique, et le livre aurait peut-être gagné à s'arrêter un ou deux chapitres plus tôt. La volonté de montrer un "après" est louable mais le roman ne finit pas sur un chapitre d'ambiance ou une ouverture quelconque, plutôt sur un dernier élément présenté comme une surprise ou un twist quand il n'apprend, n'apporte rien de plus au récit. Maladroit, mais pas au point de gâcher les trois cents pages qui précédaient.

Je veux dire, si je dois être sincère moi aussi : la moi adulte a tout de même avalé ce livre en une fois, et ne doute pas tellement que la moi ado n'aurait pas repéré les faiblesses du récit, et sans doute bien plus aimé le livre à 15 ans.
Sauf que je ne suis pas sûre de regretter mes 15 ans.
Julie_D
7
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le 30 juil. 2014

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Julie_D

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