Avec des chefs d’oeuvres comme Novecento et Soie et des oeuvres plus méconnues mais estimables telles que Sans sang ou Emmaüs, Alessandro Barrico s’est imposé comme l’un des plus grands auteurs italiens contemporains. L’auteur est né le 28 janvier 1958 à Turin. Écrivain, musicologue et homme de théâtre, il a reçu de nombreux prix dont le Prix Médicis du roman étranger en 1995 pour Châteaux de la colère.
Novecento est un monologue théâtral. Des didascalies indiquent comment le mettre en scène. Mais la beauté de son texte lui permet d'être lu aussi comme un roman. Il sera même adapté en film par Giuseppe Tornatore (Cinema paradiso) en 1998 avec Tim Roth et Mélanie Thierry sous le joli nom La légende du pianiste sur l'océan.
Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento ou tout simplement Novecento est le sujet du roman, en est le cœur. Son histoire est racontée par Tim Tooney, trompettiste de l'orchestre qui joue sur le paquebot. Novecento est né sur le bateau. Il n'a jamais mis le pied sur la terre. Pianiste virtuose, son talent est à la mesure de son existence sur les flots. Jouant de façon classique pour les personnes les plus riches, s'aventurant sur de nouveaux horizons musicaux avec les passagers les plus pauvres.
Novecento est une figure floue, un personnage de pure fiction. Son caractère flotte avec nous. Il est à l'écart de tout le monde, mais en même temps il écoute, il enregistre, il décrypte ce qu'il voit, ce qui est dit, ce qu'il sent. Grâce aux passagers, il connaît le monde sans l'avoir vu. Et quand il joue, il voyage, au volant de son piano.
Une vie unique, une personnalité unique : le titre du film adapté a bien raison, c’est une légende que nous découvrons. Et Barrico, à merveille, sait comment nous rendre à notre tour amoureux de ce personnage. Le monologue de Tim Tooney, son ami, son frère même, est parfois trivial, on comprend bien que c'est un homme simple, dont la destinée ne peut que différer que celle de Novecento. Mais toute la poésie est bien là, c'est d'une incroyable beauté et ce monologue théâtral peut se lire comme un roman, comme un conte même, peu importe, il faut le lire.