"Oh", cri spontané chargé de surprise, fait écho à la période de vacillement traversée par le personnage principal du roman.
Michelle, narratrice du récit, apparaît comme une femme qui organise méticuleusement chaque pan de son existence. Cette véritable tour de contrôle semble gérer d'une main de maître les personnes qui composent sa vie. Tels des pions, toutes ses relations sont maladivement à leurs places : mise à distance de son ancien mari tout en restant confident, choix de sa meilleure ami comme collègue et associée dans une société de l'audiovisuel, sélection d'un amant rassurant. Ses choix autoritaires impactent même ses propres parents (refus d'accorder une existence à son père ou encore d'envisager un re-mariage pour sa mère).
Couic; Couic. De petits grains de sable semblent endommager cette mécanique si bien huilée.
Ces événements inattendus sont surtout l'occasion pour l'auteur de mettre en évidence le délire dans lequel vit son personnage. L'un des seuls plaisirs de lecture réside en effet dans la dissonance entre les dires de la narratrice et ce qu'elle vit.
Les dires déferlent. Jusqu'à la dernière page, on assiste à une véritable logorrhée. Ce tsunami de mots contient à la fois des éléments sur la réalité de la situation entre lesquels s’intercalent des pensées et constats divers de la narratrice. La réalité est ainsi passée à la moulinette d'un égo perturbé, limite maladif.
Les faits. Lorsque l'on referme ce livre, on réalise que cette femme, qui s'affirme si forte et libérée tout au long du roman, est en réelle souffrance et en décalage total, vivant dans une pseudo solitude entourée. Le roman se referme d'ailleurs sur cette même posture, laissant libre cours à notre interprétation.
Au final, la lecture est assez pesante. Le roman reste très proche d'un mauvais thriller/roman de gare avec un saupoudrage d'énormes lieux communs de la littérature : balançons du rouge sang partout en addition de la lueur fulgurante de la glace, pour rester dans les gros clichés... mais, on pourra faire endosser ces piètres choix à l'esprit malade de la narratrice.
Bon dos a la folie. Oh ?