Lu en Avril 2021. Ed. Albin Michel. 7/10.
Deuxième chance pour E-E Schmitt après le Sumo. Oscar a une plus grande réputation donc j’espérais quelque chose de bien quoique vu ma première rencontre avec l’auteur, je m’attendais à être déçu.
Finalement, ça va ! C’est un bon petit livre mignon avec surtout une excellente idée derrière. En effet, ce principe de chaque jour qui correspond à dix années, c’est vraiment ce qui porte ce petit livre de 100 pages.
Il a la grande qualité de se lire extrêmement bien. Et je pense qu'avant d'être un bon livre, c'est avant tout un livre pour ceux qui n'aiment pas lire. L'émotion est facile et quasiment garantie... J'ai limite l'impression d'avoir un modèle de roman "sérieux" pour collégien. Mais ça fonctionne, ce n’est pas un défaut en soi.
Pourtant, il n’en est pas exempt. Au-delà du fait qu’être « modèle » n’est pas marque de créativité quand on arrive au XXIème siècle, la première chose qui m’a choqué c'est que Oscar ne s'exprime pas du tout comme un enfant de 10 ans. Il s'exprime comme un adulte qui voudrait imiter un enfant de 10 ans et ça me gène. Ça crée très vite une dissonance entre la jolie plume et l’image qu’on se fait d’un petit leucémique de 10ans. Sans parler des idées d’une complexité peu crédible comme le coup du bisou, "être un homme", trouver que ses parents sont des lâches etc.… Mais admettons, c’est une sorte de conte philosophique.
La fin est particulièrement émouvante (mais comment ne pourrait-elle pas l’être avec un tel sujet?) et Mamie rose est le personnage clé. D'ailleurs peut-être faut-il voir les mots de l'enfant à travers ses propres mots vulgaires d’ancienne catcheuse, ce qui serait intelligent...
En bref, je comprends que ça ait été adapté au théâtre car ça s’y prête très bien. Mais je garde surtout l’idée que c’est un bon livre agréable à lire, donc c’est un bon point pour la littérature contemporaine qui pour l’instant ne m’a pas transcendé.