Pars vite, mais reviens tôt
Second Vargas à passer entre mes mains, « Pars vite et reviens tard » m’a longuement été conseillé par mon entourage. Après l’avoir laissé sur la pile d’attente plusieurs mois durant, je me suis enfin penché dessus.
La première chose qui frappe en se lançant dans la lecture, c’est le style de l’auteure. Tellement particulier, tellement étrange et pourtant tellement accrocheur, sans qu’on sache pour quoi. C’est d’une simplicité incroyable, et pourtant tellement alambiqué et astucieux dans sa construction. S’en déduit un livre qui se lit encore une fois très vite et avec grand plaisir, les pages s’enchaînant sans qu’on les voie défiler.
L’intrigue est de prime abord assez originale : un homme se met à peindre des « 4 » noirs sur les portes de certains immeubles Parisiens, puis à déposer des phrases latines dans la besace d’un crieur de rue. Dans ces annonces hurlées sur les places publiques, une prédiction : la peste arrive. Peu après, un premier cadavre est retrouvé dans un immeuble où toutes les portes avaient été marquées du fameux 4… sauf celle de la victime. A l’intérieur de l’appartement, des puces, et le corps est noir.
C’est le début d’un polar intense, toujours léger et agréable à lire malgré les thèmes abordés, eux n’étant pas toujours joyeux. L’enquête sera mêlée aux déboires de la vie personnelle du célèbre commissaire principal Adamsberg, et il est amusant de voir comment Vargas arrive à rendre humain son personnage. Il pourra ainsi par exemple interrompre ses réflexions le temps d’une phrase, pour s’autoriser à penser à autre chose, comme n’importe qui le fait dans la vraie vie, en fait.
Au final, malgré les nombreux rebondissements et le pitch original, le tout est assez « classique », ou disons plutôt convenu. Le style de l’auteure, les thèmes abordés et l’intelligence de l’œuvre lui font gagner un petit cœur bien mérité dans ma note finale.
S’il ne restera pas parmi mes lectures les plus marquantes, « Pars vite et reviens tard » s’inscrit en revanche sur la liste de mes souvenirs de lecture les plus sympathiques, et m’aura donné envie de continuer à lire du Vargas par la suite. C’est déjà pas si mal.