Avec Olivier Adam, mieux vaut ne pas s'attendre à un roman réjouissant et dépaysant... Comme d'habitude, il choisit de nous immerger dans le quotidien de quidam bien comme nous, ou presque... Familles en faillite, couples éreintés par le quotidien, vies ratées et espoirs déçus sont la toile de fond d'un roman encore sombre et pessimiste, mais qui n'enlève rien au talent de son auteur. S'ajoute une intrigue sur une violente agression, symbole de toutes les déviances de la société...
Autre intérêt de ce roman, sa construction chorale qui en fait un objet littéraire à part : on suit les 22 narrateurs, il y a un lien à chaque fois et cela finit par créer une mosaïque sociale très complète, et par résoudre une sorte d'enquête...
Au final, on ne peut reprocher à ce roman qu'une certaine complaisance pour le malheur, un goût prononcé pour le négatif, le renoncement face au rouleau compresseur que sont la vie moderne et le quotidien... Néanmoins, Olivier Adam est un des rares auteurs à s'y pencher vraiment, à faire des petites gens et des ratés des héros ordinaires... Pas réjouissant si on considère que tout est plein de réalisme et de double vue, mais assez brillant pour avoir le mérite d'exister.