Soyons francs, je n'ai découvert cette merveille qu'en Terminale et à la première lecture je n'ai (pratiquement) rien compris. Mais grâce à mon sourcilleux professeur de littérature qui m'a donné quelques clés d'analyse, j'ai beaucoup mieux saisi le sens des Pensées. Avec une deuxième lecture, j'ai compris que ce qui m’empêchait d'appréhender correctement l’œuvre, à savoir la concision des énoncés, constituait en fait toute sa force et sa profondeur. De simples bribes jetées sur la table mais qui permettent d'énoncer un maximum d'idées en un minimum de mots. Par le biais des phrases laconiques, l'essentiel de l’œuvre réside dans la suggestion et c'est tant mieux !
Cela permet de laisser une plus grande place à l'interprétation et surtout à l'imagination même si l'objet fondamental des Pensées reste évidement le discours apologétique autour de la foi et du salut (et pas seulement de la religion chrétienne).
Pascal janséniste ?
Cela ne fait aucun doute.
Pascal pessimiste ?
Rien n'est moins sûr. Certes il présente sans concession tous les éléments liés à la vanité de l'homme, l'absence de finalité dans ses activités mais qui lui permettent de tuer l'ennui et d'oublier sa condition de mortel. Il souligne aussi la grandeur de l'homme en rappelant l'importance de sa conscience d'être misérable ainsi que son consentement à l'assistance divine pour toutes les questions métaphysiques (le pari pascalien).
Je ne peux que reconnaitre les vertus d'une telle œuvre de réflexion.
Quel talent ce Blaise !